L’enlèvement du père de 75 ans du journaliste guinéen en exil Mamoudou Babila Keïta suscite une forte indignation en Guinée, où les disparitions forcées se multiplient sous le régime militaire. Lundi 29 septembre, le journaliste est apparu en larmes dans une vidéo publiée sur Facebook, annonçant que son père avait été "enlevé ce matin par des inconnus dans ma famille à N’Zérékoré".
"Un enlèvement lié à mon travail"
Exilé depuis plus d’un an, Mamoudou Babila Keïta a dénoncé un enlèvement "manifestement lié à mes enquêtes, à mes dénonciations et à mes prises de position sur la gouvernance de la transition militaire en Guinée". Le journaliste a rappelé que "mon père n’a aucune responsabilité dans mon travail journalistique et ne devrait en aucun cas en subir les conséquences". Mardi 30 septembre, le collectif Forces vives de Guinée (FVG), regroupant des partis d’opposition et des organisations de la société civile, a dénoncé "un franchissement du seuil de l’infamie" par le pouvoir.
Une vague de disparitions forcées
Depuis le coup d’État de 2021 ayant porté au pouvoir le général Mamadi Doumbouya, enlèvements et disparitions forcées se sont multipliés. Le 9 juillet 2024, les opposants Oumar Sylla, dit Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ont disparu après leur arrestation. En décembre, le journaliste critique Habib Marouane Camara a lui aussi été enlevé à Conakry par des hommes en uniforme et reste introuvable. Si les autorités affirment n’avoir aucune responsabilité, elles sont accusées d’orchestrer une répression systématique : partis et médias suspendus, manifestations interdites depuis 2022, et de nombreux opposants arrêtés ou poussés à l’exil.
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