Sanna Manjang, ancien membre des “Junglers”, a été arrêté samedi 29 novembre en Casamance lors d’une opération sécuritaire conjointe entre le Sénégal et la Gambie. Considéré comme fugitif depuis 2017, il est accusé d’avoir participé au meurtre de Deyda Hydara, correspondant de l’AFP abattu à Banjul le 16 décembre 2004. Les autorités gambiennes préparent désormais son rapatriement.
L’ombre des escadrons de la mort de Jammeh
Les “Junglers”, bras armé de l’ancien dictateur Yahya Jammeh, ont été impliqués dans tortures, disparitions et exécutions extrajudiciaires. La commission « Vérité, Réconciliation et Réparations » (TRRC) a cité Manjang pour son rôle central dans ces crimes. En 2019, un autre Jungler, Malick Jatta, avait affirmé devant la commission : « Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng et Sanna Manjang ».
Un crime qui visait la liberté de la presse
Deyda Hydara, journaliste respecté, cofondateur du journal The Point, était connu pour ses critiques du pouvoir et de la corruption. Longtemps étouffée, l’enquête sur son assassinat n’a réellement avancé qu’après la chute de Jammeh en 2017, avec les premières inculpations et les révélations de la TRRC.
Une justice internationale mobilisée
L’arrestation de Manjang s’inscrit dans un mouvement plus large de poursuites. En 2024, la justice allemande a confirmé la perpétuité de Bai Lowe, chauffeur des Junglers, pour plusieurs assassinats politiques, dont celui de Deyda Hydara.
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