Le Cameroun sous tension après la réélection de Paul Biya : «Garoua est une ville totalement morte» selon le journaliste Dipita Tongo

 Douala et Yaoundé : reprise fragile de la vie quotidienne 

« Ici à Douala, la vie reprend très timidement », explique Dipita Tongo, journaliste camerounais et rédacteur en chef de STV. Depuis la proclamation des résultats, plusieurs manifestations ont été réprimées dans le sang, causant plusieurs morts et des dégâts matériels. “Depuis la veille de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, la ville de Douala a été secouée par des manifestations violemment réprimées, il ya eu plusieurs morts et des dégâts matériels. Plusieurs responsables d’écoles ont demandé aux élèves de rester chez eux jusqu’à lundi prochain” déclare le journaliste. 

Garoua : fief de l’opposition sous haute surveillance 

La ville de Garoua, où s’est retiré Issa Tchiroma Bakary, reste quasi paralysée. Dipita Tongo décrit une situation préoccupante : « Garoua est une ville totalement morte depuis ce dimanche. Autour de la résidence de Tchiroma, plusieurs dizaines de jeunes campent jour et nuit pour s’assurer de sa protection et de sa sécurité. Le 12 octobre au soir, une unité de la gendarmerie a essayé de pénétrer dans cette résidence, mais elle a été littéralement repoussée par ces jeunes. Les militants de Tchiroma campent sur leurs positions ; le gouvernement veut qu’il réponde de ses actes. S’il n’y a pas de négociations entre les deux parties, il y aura un affrontement. » estime le journaliste. Cette mobilisation illustre la vigilance extrême des partisans de l’opposant et le risque de confrontation directe avec les forces de sécurité. 

Opposition, gouvernement et communauté internationale 

Issa Tchiroma Bakary continue d’appeler ses partisans à rester « déterminés mais pacifiques », tout en revendiquant la victoire de la présidentielle. Pour le gouvernement, il est désormais en marge de la loi, et des procédures judiciaires sont envisagées. La communauté internationale suit la situation avec inquiétude : l’Union européenne déplore le recours excessif à la force, l’Union africaine appelle au dialogue, et l’ONU exhorte à la fin des violences et à l’ouverture d’enquêtes sur les incidents récents. 

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