Un nouvel épisode de la crise post-électorale
Plusieurs jours après la prestation de serment de Paul Biya, réélu pour un huitième mandat, la tension politique reste vive à Yaoundé. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre devenu opposant et candidat arrivé officiellement deuxième à la présidentielle du 12 octobre, a renouvelé son refus de reconnaître la victoire du chef de l’État.
🚨🇨🇲Issa Tchiroma Bakary : « Je leur donne 48 heures pour libérer, sans condition, tous nos enfants, tous les Camerounais qui sont aujourd’hui dans les prisons du Cameroun, de manière générale. Je leur donne 48 heures. Faute de quoi, le peuple camerounais se retrouvera en… pic.twitter.com/9Ic7M9eZD1
— LSI AFRICA (@lsiafrica) November 9, 2025
S’exprimant depuis un lieu non précisé, il se présente comme le “président élu” du Cameroun et fixe un ultimatum : “Je donne 48 heures aux autorités pour libérer sans condition tous les détenus de la crise post-électorale. Faute de quoi, le peuple se retrouvera en situation de légitime défense.”
L’opposant accuse le pouvoir en place de “gangstérisme d’État” et dénonce une situation “intolérable et inacceptable”, marquée, selon lui, par “des dizaines, des centaines, des milliers de Camerounais arrêtés, incarcérés, persécutés”.
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Des arrestations massives et des morts selon la société civile
Aucun chiffre officiel n’a été communiqué sur le nombre d’interpellations effectuées depuis les tensions post-électorales, mais des collectifs d’avocats et des ONG locales estiment à environ 2 000 le nombre de personnes arrêtées, dont des cadres de partis politiques et des responsables syndicaux.
Des sources de la société civile évoquent également au moins une trentaine de morts lors des affrontements qui ont suivi les manifestations organisées par l’opposition pour dénoncer des fraudes électorales présumées.
Avant cet ultimatum, Issa Tchiroma Bakary avait déjà appelé à des journées “villes mortes” et à des marches pacifiques pour protester contre le résultat du scrutin, initiatives sévèrement réprimées par les forces de sécurité.
Le régime rejette toute dérive et défend l’action des forces de l’ordre
Du côté du pouvoir, la riposte est immédiate. Benoît Ndong Soumhet, ministre chargé de mission à la présidence et membre du comité central du RDPC (le parti au pouvoir), affirme que les arrestations ont eu lieu “dans le cadre du maintien de l’ordre face à des actes de destruction et de pillages”.
Concernant la menace de “légitime défense” brandie par l’opposant, il ironise : “Nous attendons de voir quelles forces M. Tchiroma Bakary prétend pouvoir déployer pour mettre sa menace à exécution.”
Alors que le pays reste sous haute tension après l’élection contestée du 12 octobre, les appels à la désescalade se multiplient, tandis que la communauté internationale suit de près la situation politique au Cameroun.
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