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Cameroun : HRW dénonce une répression meurtrière après la réélection contestée de Paul Biya

Actus. L’ONG Human Rights Watch accuse, mercredi 12 novembre, les autorités camerounaises d’avoir réagi par une “répression violente” et des arrestations massives aux manifestations post-électorales qui ont suivi la réélection du président Paul Biya, 92 ans, pour un huitième mandat.

   Cameroun : HRW dénonce une répression meurtrière après la réélection contestée de Paul Biya
Issa Tchiroma Bakary, pendant la campagne électorale à Bafoussam le 24 septembre - Facebook Issa Tchiroma Bakary

Des dizaines de morts et des milliers d’arrestations 
  

Depuis la fin octobre, le Cameroun est secoué par une série de manifestations post-électorales dans plusieurs grandes villes, après la réélection du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. 
Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a reconnu la mort de “plusieurs dizaines” de personnes, sans toutefois donner de bilan précis. Dans son communiqué publié mercredi, Human Rights Watch (HRW) dénonce une “répression meurtrière” : “Certaines manifestations ont été violentes (...). Les forces de sécurité ont répliqué par l’usage de la force létale”, écrit l’organisation. 
Selon HRW, jusqu’à 2.000 personnes, dont des mineurs, auraient été arrêtées, un chiffre bien supérieur aux “plusieurs centaines” évoquées par les autorités.

 
“Un nuage noir sur l’élection” 

Les manifestations ont été lancées à l’appel du candidat Issa Tchiroma, ancien ministre passé à l’opposition, qui s’est autoproclamé vainqueur du scrutin et a appelé la population à “défendre sa victoire”. Pour Ilaria Allegrozzi, chercheuse à HRW, la réaction du pouvoir révèle la dérive autoritaire du régime : “La répression violente contre les manifestants et les citoyens ordinaires à travers le Cameroun met à nu une répression de plus en plus profonde qui jette un nuage noir sur l’élection.” 
HRW rapporte également que certains détenus ont été placés dans des centres où l’organisation a documenté des cas de torture.

 
Un pouvoir verrouillé depuis plus de quarante ans 


Âgé de 92 ans, Paul Biya dirige le Cameroun sans partage depuis plus de quatre décennies. En 2008, il a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels, ouvrant la voie à sa longévité politique. Human Rights Watch dénonce dans ce contexte “un espace civique bouclé”, marqué par de sévères restrictions des libertés d’expression, de réunion et d’association. L’ONG appelle les autorités à libérer immédiatement les personnes arrêtées pour avoir manifesté pacifiquement et à garantir le respect du droit à un procès équitable pour tous les détenus. 

A lire aussi : Cameroun : Issa Tchiroma Bakary lance un ultimatum de 48 heures au pouvoir pour libérer les détenus post-électoraux

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