Plusieurs personnalités de la culture, dont le président du Festival d'Avignon, ont rendu hommage mercredi 8 juillet à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison en Algérie, lors d'une soirée de lectures de ses œuvres.
L'auteur de 80 ans, emprisonné en Algérie depuis plus de sept mois pour "atteinte à l'unité nationale", a vu sa condamnation confirmée en appel le 1er juillet et a été exclu d'une grâce à l'occasion du 63e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie la semaine dernière.
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Il s'agit de "faire hommage à (cette) voix (...) injustement emprisonnée", a déclaré Tiago Rodrigues, le président du Festival, devant quelque 130 spectateurs, souhaitant qu'on puisse lui dire "à très bientôt à une future édition du festival d'Avignon".
Pendant une heure, la journaliste et essayiste Laure Adler, l'historien Patrick Boucheron, le président de l'Institut de monde arabe Jack Lang, l'écrivaine franco-iranienne Delphine Minoui, le metteur en scène Gwenaël Morin et M. Rodrigues ont chacun lu un ou plusieurs extraits de livres du romancier.
Ils ont fait retentir les mots d'"Avoir vingt ans" (1969), "Le serment des barbares" (1999), de "Rue Darwin" (2011), ou encore de la "Lettre d'amitié, de respect et de mise en garde aux peuples et aux nations de la terre" (2021).
À la fin, dans le public, une membre du Comité de soutien à l'écrivain, Nicole Raffin, s'est levée, déclarant: "une lecture, c'est bien, mais il faut agir (...) battons-nous, libération pour Boualem Sansal !". Elle a ensuite estimé, devant la presse, que le soutien restait trop "confidentiel". "On fait ça, gentiment, entre nous", a-t-elle déploré.
"Le festival a souhaité par cet hommage partager la puissance littéraire de Boualem Sansal. Ce geste artistique était la meilleure façon de démontrer notre solidarité et traduire notre engagement pour sa libération", a répondu M. Rodrigues auprès de l'AFP.
Le romancier et essayiste a été condamné notamment pour des déclarations en octobre 2024 au média français d'extrême droite Frontières, où il estimait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
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