Le Burkina Faso a décidé de mettre un terme à toutes les activités du projet Target Malaria, a annoncé vendredi 22 août Samuel Paré, secrétaire général du ministère de la Recherche et de l’Innovation. Ce programme international, soutenu par la fondation Bill et Melinda Gates, visait à réduire la transmission du paludisme grâce à la libération de moustiques génétiquement modifiés.
Des lâchers controversés
Un premier lâcher d’insectes avait eu lieu en 2019, suscitant de vives critiques d’organisations de la société civile. Plus récemment, le 11 août, environ 75.000 moustiques avaient été relâchés à Souroukoudinga (ouest), après validation par l’Agence nationale de biosécurité. Le 21 août, une coalition d’associations a dénoncé cette opération, mettant en avant les risques éthiques et sanitaires d’une telle technologie.
Réactions et inquiétudes
Le ministère burkinabè a précisé que les moustiques et échantillons encore en laboratoire ont été placés sous scellés et seront détruits. L’équipe scientifique de Target Malaria a, de son côté, défendu son action, affirmant avoir travaillé depuis 2012 « en conformité avec la législation nationale ».
Un pays lourdement touché par le paludisme
Le Burkina Faso reste l’un des pays les plus frappés par la maladie : plus de huit millions de cas et plus de 16.000 décès ont été recensés en 2023, selon les chiffres officiels. Le projet Target Malaria était considéré par ses promoteurs comme une piste innovante pour réduire cette mortalité, mais ses opposants dénoncent les risques d’une expérimentation à grande échelle.
La suspension de ce programme s’inscrit dans un contexte plus large de restrictions visant des ONG internationales, plusieurs d’entre elles ayant vu leur autorisation d’exercer révoquée ces derniers mois.
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