Le régime militaire accuse l’ONG de “collecte de données sensibles”
Les autorités burkinabè ont annoncé l’arrestation de huit membres de l’ONG INSO (International NGO Safety Organisation), dont trois responsables européens — deux Français et un Tchèque.
Selon le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana, l’organisation, basée à La Haye (Pays-Bas), aurait mené des activités de collecte d’informations sécuritaires sans autorisation, “pouvant être préjudiciables à la sécurité nationale”.
Le directeur pays, un ressortissant français, avait déjà été arrêté fin juillet, lorsque l’ONG avait été suspendue pour trois mois par les autorités burkinabè. Malgré cette suspension, certains responsables auraient, selon le ministre, “continué à mener clandestinement ou de façon détournée des activités de collecte d’informations”.
Lutte contre le terrorisme | Ce que cachait vraiment l’ONG INSO au Burkina Faso : Les révélations du ministre de la sécurité, le commissaire divisionnaire de Police, Mahamadou Sanahttps://t.co/sCp6M5OPNS.https://t.co/k9x6APsvIk. pic.twitter.com/bTewr1uFoZ
— Burkina 24 (@burkina24) October 7, 2025
Un climat de défiance envers l’Occident
Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a engagé le Burkina Faso dans une politique dite “souverainiste et anti-impérialiste”, marquée par une rupture nette avec la France et plusieurs partenaires occidentaux.
Le pays, confronté à des violences jihadistes persistantes, a exigé en 2023 le départ des troupes françaises et expulsé plusieurs diplomates français, accusés de “déstabilisation”.
En décembre 2024, quatre fonctionnaires français accusés d’espionnage avaient été libérés après un an de détention à Ouagadougou, grâce à une médiation du Maroc. INSO, qui fournit des analyses sécuritaires aux ONG humanitaires, avait également vu son autorisation révoquée au Niger fin 2024, dans un contexte de durcissement similaire.
Suspensions en série et répression accrue
Entre juin et juillet 2025, la junte burkinabè a révoqué les autorisations de 21 ONG et suspendu dix autres pour trois mois, accusant certaines d’activités “contraires aux intérêts nationaux”.
Les voix critiques du régime font face à une répression croissante : enlèvements, arrestations arbitraires et enrôlements forcés sous couvert de “mobilisation générale”.
Malgré ces tensions, quelques libérations récentes ont été annoncées, notamment celles de deux figures de la société civile lundi soir, après plusieurs mois de détention.
Burkina Faso. Deux activistes mobilisés de force dans la lutte anti-djihadiste libérés
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