Le général-major burundais Bertin Gahungu a été interpellé vendredi 22 août à son bureau par les services de renseignement. Il est détenu dans leurs locaux à Bujumbura, soupçonné d’atteinte à la sûreté intérieure et d’outrage au chef de l’État, selon des sources sécuritaires.
Un ancien chef du renseignement
Issu du CNDD-FDD, ex-rébellion hutu aujourd’hui au pouvoir, Gahungu était à la tête du renseignement intérieur en 2015. Cette année-là, la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat avait déclenché une contestation violemment réprimée. Bilan : au moins 1.200 morts et 400.000 exilés entre 2015 et 2017, selon l’ONU.
Des accusations persistantes
ONG et figures de la société civile l’accusent d’avoir été l’un des principaux organisateurs de cette répression. « Il a été identifié à maintes reprises comme responsable de torture, disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires », a déclaré Armel Niyongere, président d’Acat-Burundi. Pacifique Nininahazwe, militant exilé, a évoqué sur X un « moment de disgrâce d’un cacique du régime Nkurunziza ».
Contexte politique tendu
Selon une source sécuritaire, le général critiquait ouvertement le président actuel, Évariste Ndayishimiye, arrivé au pouvoir en 2020 après la mort de Nkurunziza. Certains activistes estiment que cette arrestation reflète davantage des rivalités internes au régime que la volonté de rendre justice aux victimes.
Depuis son accession à la présidence, M. Ndayishimiye alterne signaux d’ouverture et maintien d’un strict contrôle politique, dans un pays où les ONG et l’ONU dénoncent encore de graves violations des droits humains.
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