Caravane "Soumoud" : pourquoi ce nom, quelle est sa symbolique ?

Un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, selon les organisateurs du convoi terrestre “Soumoud”, tentent de percer le blocus humanitaire renforcé par Israël le 7 octobre 2023 et durci au mois de mars. Partis de Tunisie, ils se retrouvent immobilisés à l’entrée de la ville libyenne de Syrte depuis la matinée du vendredi 13 juin, empêchés dans leur progression vers Gaza en raison de l'absence d’autorisation de la part du Caire.

À écouter : Guerre à Gaza : "Je n'ai jamais vu ça", alerte le médecin humanitaire Raphaël Pitti

Le blocus hummanitaire en quelques chiffres

L’ensemble de la population gazaouie souffre d’insécurité alimentaire aiguë, selon le cadre de classification de la sécurité alimentaire (Integrated Food Security Phase Classification – IPC), et le risque de famine menace un demi-million de personnes.

Ce sont cependant, des centaines de camions qui se sont entassés aux portes de la Palestine, avec à leurs bords 116 000 tonnes de nourriture retenue par Israël, selon une alerte de l’ONG Human Rights Watch. Malgré une entrée de l’aide au compte-gouttes des Nations Unis lundi 19 mai, son acheminement se heurte à des obstacles logistiques majeurs, selon l’ONU.

Sumud, a North African-led aid convoy to break Israel’s siege on Gaza, is on its way to Rafah. Over 1,000 people are on the convoy, and more joining as it passes through countries like Tunisia and Libya. pic.twitter.com/vgYB0OVCgI

— AJ+ (@ajplus) June 13, 2025

“Persévérance inébranlable”

"Soumoud" a une symbolique qui découle de l'histoire de l'enclave. La guerre de 1948, qui a conduit à la création d’Israël, a provoqué le déplacement de trois quarts des palestiniens.

À lire : La place de la République occupée : les militants appellent à la fin du blocus humanitaire vers la Palestine

L'exil après la guerre des Six jours en 1967, s’est accentué, avec l’occupation militaire de ces territoires. Depuis, la population subit des formes continues de punition collective, de traumatismes et d’oppression. En réaction, elle a développé des concepts de résilience, notamment la culture du "Soumoud" qui peut être définie comme un pilier sociétal et politique.

Un continuum de résistance

Il signifie “fermeté” et “persévérance inébranlable” selon l’Encyclopédie interactive du Musée palestinien de Bir Zeit, en Cisjordanie. Dans les années 1960, il devient un symbole politique de lutte contre "l’oppression et la dépossession de leurs terres".

Ce terme incarne un continuum de résistance qui s'incorpore à la vie quotidienne. Il prend forme, notamment par la reconstruction d’une maison malgré les risques de démolition, l’investissement dans l’éducation ou la participation à des activités culturelles palestiniennes.

"Soumoud" représente une détermination à vivre le plus normalement possible face à la colonisation et à l'occupation israélienne.