Politique. Au Burkina Faso, le gouvernement acte la dissolution de la commission électorale indépendante

Actus. Le gouvernement du Burkina Faso a adopté mercredi 16 juillet un projet de loi actant la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante, dénonçant une structure "budgétivore". Cette commission supervisait toutes les élections depuis plus de 20 ans.

Politique. Au Burkina Faso, le gouvernement acte la dissolution de la commission électorale indépendante
La Commission électorale indépendante supervisait toutes les élections depuis plus de 20 ans. - Illustration

Le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso a adopté mercredi 16 juillet un projet de loi visant à dissoudre la Commission électorale nationale indépendante (Céni), active depuis plus de 20 ans, selon le compte rendu du Conseil des ministres. La décision, annoncée par le ministre de l’Administration territoriale Émile Zerbo, s’inscrit dans une volonté de réduction des coûts et de reprise du contrôle des processus électoraux.

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Une commission jugée "budgétivore" par le gouvernement

"Subventionnée à près d'un demi-milliard de francs CFA (environ 750 000 euros) chaque année, l'existence de cette structure aujourd'hui s'avère en incohérence totale avec les dispositions de la Charte de la transition (qui encadre la transition militaire, NDLR) en plus d'être budgétivore", a annoncé Emile Zerbo. Le texte adopté prévoit que ses missions soient transférées au ministère de l’Administration territoriale.

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La Céni, fondée en 1998 et installée en 2001, était composée de 15 commissaires issus des partis politiques et de la société civile, censés garantir l’impartialité des scrutins. Depuis le retour au multipartisme en 1991, elle avait supervisé toutes les élections. Mais les élections prévues en juillet 2024 ont été suspendues, la junte ayant prolongé la transition militaire de cinq années supplémentaires à l’issue des assises nationales de mai 2024.

Des élections en 2029 ?

À la tête de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022 — le second en huit mois — s’appuie désormais sur une Charte lui permettant de se présenter aux futures élections présidentielles, législatives et municipales, attendues en 2029.

Ce changement s’inscrit dans une stratégie politique où la souveraineté nationale est devenue un mot d’ordre central, alors que le pays est plongé dans une guerre contre les groupes jihadistes qui a fait des milliers de morts en près de dix ans.

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