Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a effectué vendredi 16 mai 2025 une visite officielle à Ouagadougou où il a rencontré le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè. À l’issue de cette rencontre, M. Sonko a déclaré être venu transmettre "un message de soutien absolu" au chef de la junte et à la population burkinabè, confrontée depuis dix ans à des violences jihadistes meurtrières.
Il a exprimé la volonté du Sénégal d’envisager "toute possibilité de collaboration et de soutien face à cette épreuve". Le Premier ministre a également souligné que "le terrorisme ne s’arrêtera pas aux frontières", appelant à une approche régionale coordonnée.
Un conflit régional aux effets étendus
Le Sénégal, jusqu’ici épargné par les attaques jihadistes, partage une frontière avec le Mali, l’un des trois pays de la région durement touchés par le terrorisme aux côtés du Burkina Faso et du Niger. Pour Ousmane Sonko, il est "illusoire de croire" que le reste de l’Afrique de l’Ouest pourra rester à l’abri si rien n’est fait pour stopper l’expansion de la menace.
"Le Sénégal, au-delà de la solidarité affichée, n’exclura aucune forme de collaboration pour soutenir nos frères dans cette épreuve", a-t-il insisté.
Contexte sécuritaire dégradé au Burkina Faso
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré en octobre 2022, la junte burkinabè a fait de la lutte contre les groupes armés jihadistes une priorité. Toutefois, malgré les opérations militaires, les attaques se poursuivent sur une grande partie du territoire. Ces derniers jours, les villes de Djibo (Nord) et Diapaga (Est) ont même été brièvement occupées par des groupes jihadistes.
Selon l’ONG Acled, plus de 26.000 personnes ont été tuées au Burkina Faso dans des attaques jihadistes depuis 2015, dont plus de la moitié au cours des trois dernières années.
Un déplacement à forte portée symbolique
La visite d’Ousmane Sonko au Burkina Faso, prévue jusqu’à samedi soir, comprend également sa participation à l’inauguration du mausolée en hommage à Thomas Sankara, figure emblématique de la révolution burkinabè assassinée en 1987. Ce déplacement, son premier dans la région depuis sa nomination en avril 2024, marque une volonté d’affirmer une diplomatie active et panafricaniste, fidèle aux engagements souverainistes de son parti, le Pastef.
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