La junte burkinabè a annoncé lundi 18 août l’expulsion de la coordonnatrice résidente des Nations unies, Carol Flore-Smereczniak, déclarée "persona non grata". Dans un communiqué, le gouvernement l’accuse de "responsabilité" dans la coprésidence d’un rapport du secrétaire général de l’ONU sur les enfants et les conflits armés au Burkina Faso, rapport jugé "truffé d’informations graves et mensongères".
Un rapport vivement contesté
Selon Ouagadougou, le document compile des données "sans sources objectives, sans preuves ni justificatifs" et assimile indistinctement "les terroristes" et "les institutions de défense et de sécurité". Les autorités reprochent au rapport de ne fournir "ni copies de rapports d’enquêtes, ni arrêts de justice" pour appuyer les cas attribués aux forces armées burkinabè, présentées par le régime comme de "vaillants combattants".
Une tension récurrente
Originaire de Maurice, Mme Flore-Smereczniak avait été nommée à ce poste en juillet 2024. Son expulsion rappelle celle de sa prédécesseure, l’Italienne Barbara Manzi, déclarée "persona non grata" en décembre 2022. Cet épisode illustre une nouvelle dégradation des relations entre Ouagadougou et l’ONU, sur fond de critiques récurrentes envers la conduite de l’armée et de ses supplétifs civils.
Un pays toujours en crise sécuritaire
Depuis près de dix ans, le Burkina Faso est confronté à une insécurité persistante liée aux attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. La junte du capitaine Ibrahim Traoré, arrivée au pouvoir en septembre 2022, affirme faire de la reconquête du territoire une priorité. Mais le pays reste pris dans une spirale de violences, et l’armée a déjà été accusée d’exactions à plusieurs reprises par des ONG et des observateurs internationaux.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.