Côte d’Ivoire–Burkina Faso : des supplétifs burkinabè enlèvent six agents ivoiriens

Actus. Six fonctionnaires ivoiriens d’une structure d’aide aux réfugiés ont été enlevés dimanche 24 août dans le nord-est du pays par des supplétifs de l’armée burkinabè, avant d’être emmenés de force au Burkina Faso.

Côte d’Ivoire–Burkina Faso : des supplétifs burkinabè enlèvent six agents ivoiriens
L’Agence ivoirienne de presse (AIP) rapporte que les fonctionnaires circulaient à bord de leur véhicule de service lorsqu’ils ont été arrêtés - AIP

La tension est montée d’un cran entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Dimanche 24 août, six agents de la Direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (DAARA) ont été enlevés dans le village frontalier de Kalan 2, alors qu’ils procédaient à l’identification de réfugiés. Selon un élu local, ils ont été interceptés par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), supplétifs civils de l’armée burkinabè, puis emmenés de l’autre côté de la frontière.

Escortés de force vers le Burkina Faso

L’Agence ivoirienne de presse (AIP) rapporte que les fonctionnaires circulaient à bord de leur véhicule de service lorsqu’ils ont été arrêtés. Escortés jusqu’à Moussokantou, une localité burkinabè, ils auraient ensuite été héliportés vers une destination inconnue, selon des témoins cités par l’agence. Ni les autorités d’Abidjan, ni celles de Ouagadougou n’avaient officiellement réagi mercredi.

Une frontière sous tension permanente

Les deux pays partagent près de 600 km de frontière poreuse, souvent mal délimitée, où se multiplient arrestations et incidents. Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso, les relations sont particulièrement tendues. Ouagadougou accuse Abidjan de déstabilisation, ce que la Côte d’Ivoire nie fermement.

Une autre attaque meurtrière

Dans la nuit de dimanche à lundi, à une centaine de kilomètres de Tougbo, une incursion armée a coûté la vie à quatre villageois dans le village de Difita, côté ivoirien. Un habitant est également porté disparu. L’armée ivoirienne précise qu’il s’agit de la première attaque meurtrière depuis 2021, sans lien établi avec l’enlèvement des fonctionnaires.

La Côte d’Ivoire accueille actuellement plus de 80.000 réfugiés burkinabè, fuyant les violences jihadistes et les exactions des milices supplétives au Burkina Faso.

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