Ousmane Sonko à Abidjan : appel à une coopération renforcée pour une Afrique de l’Ouest pacifiée

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a lancé un appel fort depuis Abidjan ce vendredi 30 mai 2025 : "travailler inlassablement" à l’instauration d’une paix durable en Afrique de l’Ouest. Cette déclaration intervient alors que plusieurs pays du Sahel – Mali, Burkina Faso, Niger – restent confrontés à une insécurité grandissante due aux violences jihadistes.

Rencontres avec les autorités ivoiriennes

En déplacement officiel en Côte d’Ivoire, M. Sonko a rencontré son homologue ivoirien Robert Beugré Mambé, ainsi que le président Alassane Ouattara. À l’issue de ces échanges, il a souligné l’urgence d’une réponse concertée. "Cette violence frappe certains de nos États et menace tous les autres, le Sénégal et la Côte d’Ivoire compris", a-t-il déclaré à la presse.

Vers une coopération régionale contre le jihadisme

Le Premier ministre sénégalais a indiqué avoir discuté avec ses hôtes des "voies et moyens de sortie de cette situation", évoquant la possibilité d’une coopération élargie dans la lutte contre le jihadisme. Cette visite s’inscrit dans une démarche diplomatique plus large : à la mi-mai, Ousmane Sonko s’était rendu à Ouagadougou pour envisager une collaboration sécuritaire avec le régime burkinabè.

Renforcer les relations économiques entre Dakar et Abidjan

Au-delà des enjeux sécuritaires, cette visite à Abidjan a aussi permis de renforcer les liens bilatéraux entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Les deux Premiers ministres ont insisté sur la solidité historique de leurs relations et affiché leur volonté commune de les dynamiser. Robert Beugré Mambé a souligné que les échanges commerciaux entre les deux pays avaient atteint près de 250 milliards de francs CFA en 2023, un chiffre encore loin du potentiel économique réel.

Le Sénégal, un rôle de médiateur régional

"Nous devons rendre cette coopération la plus fluide possible", a affirmé Ousmane Sonko, mettant en avant les synergies à développer dans les domaines économiques, sociaux et sécuritaires. Cette visite intervient alors que les tensions persistent entre les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – dirigés par des régimes militaires – et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), que le Sénégal continue de soutenir tout en jouant un rôle de médiateur.