Fausse mort du président Ouattara, pseudo-coup d’État, images truquées d’émeutes : depuis plusieurs mois, la Côte d’Ivoire subit une offensive numérique sans précédent. Des comptes liés aux juntes militaires du Sahel — notamment au Burkina Faso — inondent les réseaux sociaux de fausses informations destinées à troubler le scrutin du 25 octobre.
Samedi 11 octobre encore, alors que la police dispersait de petits groupes à Abidjan, des pages Facebook affirmaient qu’un “soulèvement populaire intense” était en cours, appuyées par des images d’incendies... tournées à Haïti.
Des fausses nouvelles coordonnées depuis le Burkina Faso
Selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), ces campagnes proviennent “principalement de comptes liés au Burkina Faso”. Derrière, un réseau bien rodé : les Bataillons d’intervention rapide de la communication (BIR-C), un collectif de cyberactivistes pro-junte mené par Ibrahima Maïga, influenceur installé aux États-Unis et suivi par plus d’un million d’abonnés.
Le chercheur Jérémy Cauden, d’Afriques Connectées, explique : “Ces groupes manipulent des contenus d’actualité et les diffusent massivement via des comptes à forte audience. Leur efficacité repose sur la rapidité et la coordination.”
Un objectif : discréditer les démocraties voisines
Pour les observateurs, ces opérations visent à affaiblir les régimes démocratiques de la région. “Déstabiliser le processus électoral ivoirien permet aux juntes de justifier leur maintien au pouvoir”, analyse un expert sécuritaire.
Hostile aux coups d’État sahéliens et proche de la France, Alassane Ouattara représente une cible symbolique. Certains récits accusent même Paris de soutenir son “quatrième mandat”, nourrissant un discours anti-occidental porté par les juntes de Bamako, Ouagadougou et Niamey.
La riposte ivoirienne s’organise
Abidjan n’est pas restée passive. Un plan de riposte numérique, classé confidentiel, suit et neutralise ces menaces en temps réel. Des poursuites judiciaires sont en cours, selon une source sécuritaire.
En parallèle, une grande campagne d’affichage a envahi les rues d’Abidjan : “L’infox divise, l’information rassemble.”
Un message clair, à l’heure où la Côte d’Ivoire s’apprête à élire son futur président dans un climat où la vérité est devenue un champ de bataille.
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