Le ministre de l'Intérieur, le général Mohamed Toumba, a dissous la semaine passée cinq syndicats du secteur judiciaire. Ces syndicats "n'œuvrent pas pour le bon fonctionnement du service public de la justice" mais "plutôt pour la promotion d'intérêts personnels qui tirent vers le bas" la Justice, a justifié le ministre de la Justice Alio Daouda à la télévision d'Etat, la RTN.
Le ministre de la Justice du #Niger a annoncé la dissolution des syndicats du secteur judiciaire. 🚨 Cette décision vise à restaurer l'impartialité et l'efficacité de la justice, accusant les syndicats d'entraver le bon fonctionnement du système. #Niger https://t.co/HfP5oCcj8D pic.twitter.com/PoX4jF1OkD
— maliactu (@maliactu) August 13, 2025
Les avocats nigériens en colère
Mardi, le barreau nigérien a dénoncé ces dissolutions et réclamé "le rétablissement immédiat et sans conditions des syndicats du secteur judiciaire dans l'intégralité de leurs droits." "En prononçant la dissolution des syndicats du secteur de la justice, le pouvoir vise à réduire au silence ceux qui, par leur mission, garantissent l'indépendance de la justice", a-t-il écrit dans un communiqué.
Pour protester contre ces dissolutions, les avocats nigériens annoncent un arrêt de travail de deux jours "les jeudi et vendredi 14 et 15 Août 2025". Mercredi, l'un des syndicats dissous, le puissant Syndicat autonome des Magistrats du Niger (SAMAN), a annoncé dans un communiqué avoir "déjà engagé des recours contre l'arrêté scélérat du ministre de l'Intérieur". "La justice ne doit être l'otage d'aucun pouvoir", a-t-il écrit.
#Niger #Justice #Barreau. L'Ordre des Avocats du Niger décide de poser la robe les Jeudi et Vendredi 14 et 15 Août 2025 afin de protester contre "les dérives graves qui fragilisent notre système judiciaire et sapent les fondements mêmes de l'État de droit...". L'Ordre des Avocats… pic.twitter.com/K95idR2Bus
— Garé Amadou (@garamadou) August 12, 2025
Plusieurs syndicats déjà dissous
En avril, le régime avait dissous trois autres syndicats: celui des Douanes et deux des Eaux et Forêts, conformément à la "Charte de la refondation" qui a valeur de constitution et qui interdit "formellement" aux forces de défense et de sécurité du pays l'exercice du droit syndical. Le Syndicat unique de la police (SUPO) avait déjà été dissous définitivement sous un autre régime militaire dirigé par le général Ibrahim Baré Maïnassara (1996-1999).
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