Une vague d’arrestations dans un climat de répression croissante
Trois journalistes nigériens ont été incarcérés lundi pour “complicité de diffusion de document de nature à troubler l’ordre public”, selon une source proche du dossier citée par l’AFP.
Il s’agit de Ibro Chaibou, journaliste à la télévision Saraounia, de Youssouf Seriba, directeur de publication du site Les Échos du Niger, et d’Oumarou Kané, directeur du journal Le Hérisson. Les trois hommes ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Kollo, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Niamey, après avoir été arrêtés samedi avec plusieurs autres journalistes, dont Moussa Kaka, directeur de Saraounia et ancien correspondant de RFI. Ce dernier, brièvement interpellé le 30 octobre, a finalement été remis en liberté lundi, de même que trois autres personnes.
1/3 Niger: plusieurs journalistes ont été interpellés le 1er novembre par la police judiciaire à Niamey : Moussa Kaka (RTS), Ibro Chaibou, Souleymane Brah (Voix du Peuple), Youssouf Seriba (Les Échos du Niger), Oumarou Kané (« Le Hérisson »), Abdoul Aziz (RTS) et un chauffeur RTS pic.twitter.com/wmZDUeKbhD
— Ahmadou Atafa (@AhmadouAtafa) November 3, 2025
Une “fuite” d’invitation à un point de presse au cœur de l’affaire
Selon la même source, l’affaire serait liée à la diffusion d’une invitation à un point de presse adressée à Saraounia par le Fonds de solidarité, une structure créée par la junte pour encourager la population à apporter un soutien financier au régime. Cette invitation aurait été publiée sur les réseaux sociaux, puis reprise par des proches de l’ancien président Mohamed Bazoum pour critiquer le pouvoir en place.
Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum, les autorités militaires menées par le général Abdourahamane Tiani multiplient les mesures de contrôle contre la presse et la société civile.
A lire : Niger : un journaliste condamné à 30 mois de prison ferme pour propos "injurieux" envers le chef du régime militaire Abdourahamane Tiani
Un recul notable de la liberté de la presse
Les arrestations récentes s’inscrivent dans un contexte de répression accrue. En septembre, le journaliste Hassane Zada a été condamné à 30 mois de prison ferme pour “propos injurieux” contre le chef du régime, tandis qu’Ali Soumana, directeur de l’hebdomadaire Le Courrier, a été écroué pour diffamation après une plainte du Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine. Selon Amnesty International, les violations des droits civils et politiques se sont multipliées depuis la prise de pouvoir du régime.
Le Niger a par ailleurs chuté à la 83ᵉ place sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse 2025 de Reporters sans Frontières, perdant trois places en un an.
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