Reconnaissance de la Palestine : “Nous aurions préféré que cette décision s’accompagne d’une fin de la guerre » selon le journaliste palestinien Rami Abou Jamous

Actus. La reconnaissance de l'État de Palestine par la France, lundi 22 septembre, a suscité un écho positif à Gaza. Mais pour beaucoup, comme le journaliste Rami Abou Jamous, fondateur de GazaPress, cette avancée diplomatique reste largement symbolique tant que la guerre continue de ravager l’enclave.

Reconnaissance de la Palestine : “Nous aurions préféré que cette décision s’accompagne d’une fin de la guerre » selon le journaliste palestinien Rami Abou Jamous
À Gaza, une reconnaissance saluée mais sans effet sur le quotidien des Palestiniens - Wikimedia commons

À Gaza, l’annonce de la reconnaissance de la Palestine par la France a été perçue comme un tournant politique. Pour le journaliste palestinien, Rami Abou Jamous, fondateur de GazaPress, lauréat du Prix Bayeux 2024, basé dans l’enclave, il s’agit d’un "acte historique", porteur d’un message fort de soutien aux Palestiniens “Un pays comme la France, qui reconnaît la Palestine, c’est historique !” déclare le journaliste auteur de Gaza, Vie : l’histoire d’un père et de son fils, aux éditions Stock. 

Rami Abou Jamous : "C'est une décision historique, mais...."

Mais l’accueil, bien que favorable, reste teinté de réalisme. Car sur le terrain, la guerre continue, et les habitants, soumis à des conditions de vie dramatiques, peinent à voir un impact concret de cette décision. 

L’attente d’un changement réel 

« C’est une décision importante sur le plan diplomatique, mais nous aurions préféré qu’elle s’accompagne d’une fin de la guerre à Gaza, de la fin de l’occupation, et de pressions sur le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou», confie Rami Abou Jamous. 
Depuis plusieurs mois, Gaza vit au rythme des bombardements, des pénuries et des déplacements forcés. Dans ce contexte, la reconnaissance de la Palestine, aussi symbolique soit-elle, ne suffit pas à répondre aux urgences quotidiennes. 

Rami Abou Jamous et son fils Walid, à Deir El-Balah (bande de Gaza), en octobre 2023. - Rami Abou Jamous

Entre espoir et frustration 

Cette reconnaissance alimente toutefois un espoir : celui d’une reconfiguration du rapport de force diplomatique, au sein de l’Union européenne et au niveau international. Mais sur place, la frustration domine, face à ce que beaucoup perçoivent comme un soutien moral sans traduction concrète. « Nous avons besoin de reconnaissance, oui, mais surtout de sécurité, de paix, et de reconstruction », conclut Rami Abou Jamous. Un message clair, qui résonne comme un appel à aller au-delà des gestes symboliques, pour agir en faveur d'une solution durable. 

La France reconnaît l'Etat palestinien : “Beaucoup de fierté et d’émotion” pour Leïla Shahid, ancienne déléguée générale de la Palestine en France


 



Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Reconnaissance de la Palestine : “Nous aurions préféré que cette décision s’accompagne d’une fin de la guerre » selon le journaliste palestinien Rami Abou Jamous