Élection présidentielle au Cameroun : qui sont les principaux candidats ?

L’histoire va-t-elle se répéter ? À 92 ans, Paul Biya peut-il encore une fois se maintenir au pouvoir ? Le Cameroun entre, ce samedi 27 septembre, dans sa campagne électorale. Le scrutin, prévu pour dimanche 12 septembre, approche à grands pas. Il se déroulera en un seul tour et permettra d’élire le futur président pour un mandat de sept ans.

À la tête du pays depuis 1982, Paul Biya pourrait briguer un huitième mandat. Toutefois, son âge avancé et son état de santé suscitent de nombreuses interrogations. Proche du centenaire, le dirigeant est de plus en plus absent des événements publics et médiatiques, alimentant les rumeurs sur sa santé. Son décès a même été annoncé à plusieurs reprises avant d’être démenti par la présidence.

Le prinicipal opposant écarté

Pour son prochain mandat, le président sortant souhaite lancer de grands chantiers : construction de barrages hydroélectriques, centrales à gaz, et aménagement d’infrastructures routières. Il affirme également vouloir améliorer l’accès aux soins de santé et multiplier les opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes.

Son principal opposant, Maurice Kamto, a été écarté par la Commission électorale nationale, l’ELECAM. Ce juriste, arrivé en deuxième position lors de l’élection présidentielle de 2018, avait alors dénoncé une fraude électorale.

• Pour approfondir : Cameroun : l’opposant Maurice Kamto dénonce "le rejet arbitraire de sa candidature" à l’élection présidentielle

Au départ, 83 candidats s’étaient déclarés pour la course à la présidence. En juillet dernier, l’ELECAM a réduit cette liste à 13 candidats pour finalement en valider 12. Parmi eux, Tchiroma Bakary, chef du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC), a été désigné comme "candidat consensuel" par certaines formations politiques d’opposition. Ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, il ne bénéficie toutefois pas encore du soutien de partis d’envergure. Il s’engage à lutter contre la corruption, le favoritisme et l’impunité, à promouvoir la justice sociale, et appelle à la revalorisation des salaires dans les secteurs clés.

Présidentielle2025 :
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— ELECAM Elections Cameroon (@elecamofficiel) July 26, 2025

L'ombre de Paul Biya

Bello Bouba Maigari, président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) et ancien Premier ministre de Paul Biya, est également candidat. En juillet dernier il démissionne de son poste de ministre du Tourisme et des Loisirs. L'homme politique tente à travers sa candidature de rompre avec une alliance de 28 ans avec le parti au pouvoir.

Après avoir retiré sa candidature de la précédente élection, Akere Muna, ancien président de l’Assemblée nationale, se présente cette fois-ci sous une nouvelle bannière. Il avait obtenu 6 % des suffrages lors de l’élection présidentielle de 2018. Autre candidat en lice, Cabral Libii, chef du Parti camerounais pour la réconciliation nationale, est un journaliste, professeur et homme politique camerounais.

Près de 70 % des Camerounais ont moins de 35 ans, et plus de la moitié de la population est âgée de moins de 20 ans, selon l’Institut national de la statistique du Cameroun. Le pays fait face à d’importantes inégalités économiques, avec un taux de pauvreté élevé. Environ 10 millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté, soit avec moins de 2,15 dollars par jour.