L'état de santé du Libyen Hannibal Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi détenu depuis 10 ans au Liban, est jugé "alarmant"

L’état de santé d’Hannibal Kadhafi, l’un des fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, est "alarmant", a affirmé mercredi 8 octobre à l’AFP son avocat, Me Laurent Bayon, qui appelle à sa libération après près de dix ans de détention au Liban sans jugement.

Arrêté en décembre 2015, Hannibal Kadhafi, 49 ans, est détenu dans le cadre de l’enquête sur la disparition du chef chiite libanais Moussa Sadr et de deux de ses compagnons, disparus à Tripoli (Libye) en 1978. "Il a été hospitalisé en urgence à la demande du procureur général en raison de douleurs abdominales extrêmement violentes, avec un fond dépressif sévère", a expliqué son avocat.

"Une détention politique"

Selon Me Bayon, les médecins et les magistrats libanais ont constaté que cette dégradation "est liée à son isolement et à la durée anormale de sa détention". Hannibal Kadhafi est retourné en prison mardi 7 octobre, mais il bénéficiera désormais "d’un suivi extrêmement fréquent", précise-t-il.

L’organisation Human Rights Watch avait déjà appelé en août à sa "libération immédiate", dénonçant des accusations "apparemment non fondées". À l’époque de la disparition de l’imam Sadr, Hannibal n’était âgé que de deux ans.

Le fils du défunt dirigeant libyen avait fui en Syrie après la chute du régime en 2011, avant d’être enlevé en 2015 par un groupe armé et transféré au Liban, où les autorités l’avaient arrêté.

"On peut estimer que Hannibal Kadhafi est un détenu politique", a affirmé Me Bayon. "La seule raison qui justifie qu’il soit détenu, c’est qu’il porte le nom de son père. Sa libération s’impose."

Vers une issue judiciaire ?

L’avocat dit avoir rencontré le procureur général libanais, qui lui aurait indiqué "ne pas être opposé" à une libération. Le juge d’instruction doit désormais se prononcer. De son côté, le ministère libyen de la Justice a mis en garde Beyrouth contre "la responsabilité de la détérioration de l’état de santé" du détenu, assurant avoir proposé un règlement diplomatique à l’affaire.