Ces annonces font suite à l’approbation du projet de loi de finances 2026 par le Conseil des ministres, présidé par le roi Mohammed VI. Selon un communiqué du cabinet royal relayé par la MAP, plusieurs projets de lois organiques ont également été adoptés afin de moderniser la vie politique et renforcer la participation citoyenne.
Des mesures pour attirer les jeunes en politique
Parmi les projets les plus marquants, figure une loi destinée à faciliter l’accès des moins de 35 ans aux élections. Elle simplifie les conditions de candidature et prévoit des aides publiques couvrant jusqu’à 75 % des frais de campagne. Une autre réforme cible les partis politiques, avec un objectif clair : modernisation interne, transparence financière et plus grande place aux jeunes et aux femmes dans les organes décisionnels.
Ces initiatives s’inscrivent dans la continuité du discours du Trône de juillet dernier, où Mohammed VI avait dénoncé un « Maroc à deux vitesses » et appelé à des politiques publiques plus inclusives. Le souverain avait fixé la fin 2025 comme échéance pour l’adoption de ces textes politiques stratégiques.
Maroc : le mouvement GenZ 212 réclame la libération de ses manifestants arrêtés
Réformes sociales et réponse aux attentes populaires
Face aux revendications sociales exprimées dans la rue, le gouvernement met également en avant un important effort budgétaire : 140 milliards de dirhams (12,9 milliards d’euros) seront investis en santé et éducation en 2026,
27 000 nouveaux postes seront créés dans ces secteurs prioritaires,
Deux nouveaux CHU ouvriront à Agadir et Laâyoune,
90 hôpitaux publics seront rénovés dans le cadre de la réforme sanitaire nationale.
Côté éducation, l’exécutif prévoit une généralisation de l’enseignement préscolaire, une amélioration de la qualité pédagogique et un renforcement de l’accompagnement scolaire, notamment dans les zones rurales. Les régions défavorisées, comme les zones montagneuses, les oasis ou les régions côtières enclavées, bénéficieront de programmes ciblés.
Contexte social tendu
Ces annonces surviennent dans un contexte de mécontentement social croissant. Depuis le 27 septembre, des milliers de jeunes manifestent pour exiger justice sociale, lutte contre la corruption et renouvellement de la classe politique. Le mouvement GenZ 212, qui s’organise principalement sur les réseaux sociaux, est devenu en quelques semaines un acteur majeur du paysage contestataire.
Des rassemblements #GENZ212 ont lieu un peu partout aujourd’hui 18/10.
— Moro Spirit ⵣ (@MoroSpiritS) October 18, 2025
Ici Casablanca, Rabat, Tanger, Paris.
🇲🇦 ⵣ pic.twitter.com/KwvNaLBvlA
Malgré la baisse du taux national de pauvreté à 6,8 % en 2024 (contre 11,9 % en 2014), les inégalités régionales persistent. Selon les chiffres officiels, près de 47,5 % des cas de pauvreté au Maroc sont liés au déficit éducatif. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, affirme que les investissements en santé et en éducation ont déjà augmenté de 65 % entre 2021 et 2025, mais ces chiffres peinent à convaincre une partie de la population.
Les nouveaux textes et mesures présentés par l’exécutif devront encore être débattus au Parlement à partir de lundi. Reste à savoir si ces réformes seront suffisantes pour apaiser la colère de la jeunesse et répondre aux défis structurels auxquels fait face le Royaume.
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