Tunisie : plus de 100 arrestations à Gabès après les manifestations contre la pollution industrielle

Actus. À Gabès, dans le sud tunisien, des dizaines de personnes ont été arrêtées après des manifestations réclamant la fermeture d’une usine chimique accusée de polluer massivement la région.

Tunisie : plus de 100 arrestations à Gabès après les manifestations contre la pollution industrielle
La ville de Gabès, dans le sud de la Tunisie, a connu une nouvelle nuit agitée - Illustration - Pixnio

La ville de Gabès, dans le sud de la Tunisie, a connu une nouvelle nuit agitée du vendredi 17 au samedi 18 ocotbre. Selon des militants écologistes et un avocat local, plus de 100 personnes ont été interpellées après des manifestations contre une usine chimique jugée extrêmement polluante.

Le complexe en cause, vieillissant, utilise de l’acide sulfurique et de l’ammoniac pour produire des engrais à base de phosphates. Des vidéos d’élèves victimes de malaises ont déclenché mercredi une mobilisation massive, inédite depuis des années.

Affrontements nocturnes et répression

« Les arrestations visaient les personnes manifestant la nuit », a expliqué l’avocat Mehdi Talmoudi, précisant que les rassemblements diurnes étaient restés pacifiques.

D’après le collectif Stop Pollution, « plus de 70 personnes ont été arrêtées rien que la nuit dernière », certaines directement à leur domicile. Sur les réseaux sociaux, plusieurs militants dénoncent une « vague d’arrestations » et un climat d’intimidation.

Une crise sanitaire et sociale

Les habitants accusent l’usine de rejeter des gaz toxiques et des déchets radioactifs dans la mer. Près de 200 personnes vivant à proximité auraient été soignées pour des symptômes d’intoxication en un mois.

En 2017, les autorités avaient promis de démanteler le complexe, sans concrétiser cette promesse. L’industrie du phosphate, pilier économique du pays, reste soutenue par le président Kaïs Saïed, qui vise un quintuplement de la production d’ici 2030.

Le président appelle à l’unité

Réagissant aux tensions, la présidence tunisienne a annoncé que Kaïs Saïed avait convoqué deux responsables parlementaires pour « examiner la situation environnementale à Gabès ».

Le chef de l’État assure que des « solutions urgentes » sont à l’étude, tout en dénonçant des « conspirateurs arrosés d’argent étranger » cherchant à exploiter la crise.

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