Les funérailles nationales de Raila Odinga ont tourné au drame vendredi à Nairobi. Des dizaines de personnes ont été blessées, certaines grièvement, lors d’une bousculade survenue dans le stade Nyayo, où le pays rendait un dernier hommage à l’opposant historique et ancien Premier ministre du pays. La veille, au moins trois personnes avaient été tuées par balle lorsque les forces de sécurité avaient tiré sur la foule rassemblée dans un autre stade de la capitale.
Un hommage national sous tension
La cérémonie avait pourtant débuté dans le calme, en présence du président William Ruto et de la famille du défunt. Mais après le passage des officiels, des milliers de personnes ont tenté d’approcher la dépouille, provoquant un mouvement de panique. Selon l’AFP, certaines tribunes se sont effondrées tandis que des spectateurs sautaient des gradins. D’autres ont été piétinés près du cercueil, alors que les militaires ordonnaient à la foule de s’agenouiller.
Sur place, les journalistes ont vu des blessés évacués, certains inconscients, d’autres souffrant de fractures. Cinq ambulances ont été déployées dans le stade pour les secourir.
Tirs et indignation après les violences
Ce nouvel incident intervient au lendemain du chaos au stade de Kasarani, plein à craquer, où les forces de l’ordre avaient ouvert le feu. L’organisation VOCAL Africa a confirmé la mort de trois personnes et dénoncé un "usage excessif de la force". Son directeur, Hussein Khalid, a appelé la police "à la retenue" afin d’éviter "d’autres décès liés à ces funérailles".
Raila Odinga, décédé mercredi 15 octobre en Inde à 80 ans d’une probable crise cardiaque, était une figure majeure de l’opposition kényane. Vénéré au sein de son groupe ethnique, les Luo, il avait passé huit ans en détention sous le régime autoritaire de Daniel arap Moi et joué un rôle central dans l’avènement de la démocratie et la Constitution de 2010. Sa dépouille doit être transférée dans l’ouest du pays, sa région natale, où il était affectueusement surnommé "Baba".
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