Vingt-six personnes ont été condamnées jeudi 16 octobre à 36 mois de prison ferme en Côte d'Ivoire, notamment pour "troubles à l'ordre public". Elles sont accusées d'avoir participé à des manifestations interdites, a appris l'AFP vendredi 17 octobre auprès de deux avocats, dont l'un est membre du principal parti d'opposition.
Deux autres personnes ont été condamnées à 36 mois de prison avec sursis, et quatre ont été relaxées, ont-ils précisé. Elles sont accusées d'avoir participé à des marches interdites samedi 11 octobre, a indiqué Me Roselyne Serikpa.
"Pour la plupart, elles se sont retrouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Elles étaient en train de se rendre sur leur lieu de travail, l'une faisait son jogging, l'une allait à une messe", a assuré Me Serikpa à l'AFP. Jeudi 16 octobre, 32 personnes ont été jugées à Abidjan et à Dabou, à 50 km à l'ouest de la capitale économique, selon Me Roselyne Serikpa et Me Jean-Chrysostome Blessy, avocat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, première force d'opposition).
La semaine prochaine, 105 autres personnes doivent être jugées à Abidjan, a précisé Me Serikpa.
En amont de l’élection présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire, nous appelons l’ensemble des candidats à prendre des engagements clairs autour de six priorités essentielles, afin de garantir le respect des obligations nationales et internationales du pays en matière de… pic.twitter.com/CpBtCfCMo7
— Amnesty West & Central Africa (@AmnestyWARO) October 14, 2025
Contexte politique tendu
Le climat politique est électrique en Côte d’Ivoire alors que l’élection présidentielle approche à grands pas. Quatre candidats d'opposition sont qualifiés pour affronter Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 : l'ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI ; deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui : son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l'ex-ministre Ahoua Don Mello ; et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
Les candidatures de l'ancien chef d'État Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, leaders des deux principaux partis d'opposition, ont été rejetées par le Conseil constitutionnel, et toute manifestation contestant les décisions de cet organe est interdite.
Manifestations et répression
Des manifestants ont toutefois bravé cette interdiction, à Abidjan et dans quelques localités à l'intérieur du pays, notamment pour contester la candidature du président Ouattara à un quatrième mandat.
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Selon le procureur Oumar Braman Koné, environ 700 personnes ont été arrêtées. Il a affirmé jeudi 16 octobre que l'exploitation de téléphones portables de certains interpellés avait révélé "des déclarations graves" appelant à saccager commerces, commissariats ou encore préfectures, assimilables selon lui à des "actes de terrorisme".
Lors des manifestations, la police a indiqué qu'un homme avait été tué par balle par des "individus non identifiés" à Bonoua (sud), tandis que l'opposition avance un bilan de deux à trois morts dans le pays. Amnesty International a appelé les autorités à arrêter de "réprimer" les manifestations.
Avec l'AFP
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