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Tanzanie : Samia Suluhu Hassan investie ce lundi après une élection contestée

Actus. La présidente élue Samia Suluhu Hassan sera investie ce lundi 3 novembre dans la capitale du pays, Dodoma. La cérémonie ne sera pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, qui se sont tenues dans un stade. La campagne présidentielle, sans réelle opposition, et la victoire de Samia Suluhu Hassan ont été la source de manifestations meurtrières : près d'une centaine de personnes ont été tuées par les forces de sécurité la semaine dernière.

Tanzanie : Samia Suluhu Hassan investie ce lundi après une élection contestée
Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie, lors d'une visite en Afrique du Sud en 2023. - Flikr

La cérémonie, qui devait démarrer vers 10h dans la capitale Dododma, n'est pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, tenues dans un stade, selon la télévision publique.

Celle-ci diffusait avant l'évènement des plans de tribunes dans lesquelles de nombreux militaires étaient assis, dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

La présidente, élue avec près de 98 % des voix 

Samia Suluhu Hassan  a selon la commission électorale obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les
deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation revendiqué : 87% de votants selon la commission électorale, quand l'AFP et plusieurs observateurs ont constaté une faible affluence.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi 31 octobre qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en
trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Plus d'une centaine de personnes tuées lors des dernières manifestations 

Samedi 1er novembre, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués. Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et
peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourrait avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

Les écoles restent fermées ce lundi et les transports publics sont à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont
retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

"Je n'ai pas vu ces 700 morts"

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections. L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Les autorités tanzaniennes nient toute violence. "Il n'y a eu aucun usage excessif de la force", a affirmé le ministre tanzanien des Affaires étrangères Mahmoud Thabit Kombo. "Je n'ai pas vu ces 700 morts".

Lire aussi : Tanzanie : l’Union européenne appelle au calme après les violences post-électorales

Samia Suluhu Hassan a été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021. Saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

Chadema a été exclu des élections et avait appelé au boycott du scrutin. Son chef Tundu Lissu, arrêté en avril, est jugé pour trahison, une accusation passible de la peine capitale. Luhaga Mpina, candidat à la présidentielle de l'ACT Wazalendo, autre parti d'opposition, a, lui, été disqualifié.

Amnesty international avait dénoncé une "vague de terreur" marquée par "des disparitions forcées, des arrestations arbitraires, des actes de torture et (...) des exécutions extrajudiciaires" avant le scrutin.

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