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Tunisie. À Gabès, des centaines de manifestants exigent la fermeture du complexe chimique polluant

Actus. Des centaines de personnes ont manifesté ce jeudi 13 novembre à Gabès, dans le sud de la Tunisie, alors qu’un tribunal examinait une plainte demandant l’arrêt des unités polluantes du complexe chimique local. Accusée d’être à l’origine de dizaines d’intoxications depuis septembre, cette installation étatique est dénoncée depuis des décennies par les habitants et les ONG pour ses rejets toxiques en mer et dans l’air.

Tunisie. À Gabès, des centaines de manifestants exigent la fermeture du complexe chimique polluant
Des centaines de personnes ont manifesté ce jeudi 13 novembre à Gabès, dans le sud de la Tunisie, alors qu’un tribunal examinait une plainte demandant l’arrêt des unités polluantes du complexe chimique local.

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à Gabès, en Tunisie, devant un tribunal qui examinait une plainte réclamant l'arrêt des unités polluantes d'un complexe chimique, rendu responsable de dizaines d'intoxications depuis début septembre, selon un correspondant de l'AFP. L'un des manifestants, Mohamed Amairi, a dit espérer que "la cour nous rendra justice en mettant fin à un crime environnemental qui dure depuis plus de 50 ans".

Mounir Adouni, chef du barreau local des avocats, à l'origine de la plainte en référé déposée le mois dernier, a indiqué à l'AFP avoir "présenté des preuves de ce qui constitue un crime contre la ville". Les débats se poursuivront jeudi prochain, selon l'avocat, qui a manifesté une certaine impatience. "Il ne faut pas qu'il y ait d'autres retards car le danger est imminent pour les vies de nos enfants et les hôpitaux ici ne sont pas capables de fournir les traitements adéquats", a ajouté l'avocat.

"Nous sommes fatigués des cancers, des fragilités osseuses, des problèmes respiratoires"

"Nous sommes en colère. Nous sommes fatigués des cancers, des fragilités osseuses, des problèmes respiratoires", a dénoncé un autre manifestant, Ridha Moussa. Des vidéos d'élèves pris en charge par des ambulances ou évacués dans les bras de proches après des malaises et suffocations ont poussé à trois reprises jusqu'à des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Gabès en octobre. Fumées grisâtres ou noires, yeux et nez qui piquent et odeurs âcres, le complexe du Groupe chimique tunisien, inauguré en 1972 en bord de mer, est critiqué depuis des années par les riverains et l'ONG Stop Pollution.

Le groupe étatique, qui fabrique des fertilisants à base de phosphates, rejette ses résidus solides (des phosphogypses contenant des métaux lourds) en pleine mer. La production émet aussi des gaz sulfurés, de l'azote et du fluor, selon un audit réalisé en juillet 2025 pour la Banque africaine de développement, qui a dénoncé des "non conformités majeures" en termes de pollutions de l'air et marine.

Les avocats ont aussi déposé un recours en justice pour obtenir le démantèlement total du complexe, qui sera examiné en décembre. Malgré une promesse de fermeture en 2017, les autorités sont en porte-à-faux sur ce dossier car les mines de phosphates - principale richesse naturelle du pays - sont "un pilier fondamental" de l'économie, selon le président Kais Saied. Le gouvernement a même prévu de quintupler la production de fertilisants d'ici 2030 à 14 millions de tonnes par an.

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