Les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont annoncé samedi leur entrée dans Bangui, demandant aux Forces armées centrafricaines (Faca) de ne pas combattre et au président François Bozizé de quitter le pouvoir qu'il avait conquis par la force en 2003.
Mais une source militaire centrafricaine qui a demandé à garder l'anonymat, a démenti cette allégation, affirmant que les rebelles n'ont pas franchi le barrage routier du PK 12 (Point kilométrique 12) qui marque l'entrée de la capitale et où sont massées des forces armées.
La France a demandé "samedi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies" compte-tenu de l'évolution de la situation, a annoncé à l'AFP un porte-parole diplomatique à la présidence française.Paris demande aussi à ses ressortissants de "rester chez eux".
"Les Sud-Africains sont au PK 12 et en retardent l'avancée rebelle.Ils bloquent la route.D'après nos informations, les rebelles se sont infiltrés avec des hommes à pied dans la capitale mais n'y ont pas pénétré avec des véhicules en raison de la présence des forces sud-africaines", a pour sa part indiqué à l'AFP une source de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac).
Le président Bozizé n'a fait aucune déclaration alors que Bangui était plongée dans le noir.
"La chute de Bozizé parait imminente.Dans la nuit ou dans les jours qui viennent", selon la source de la Fomac.
"Nos éléments viennent d'entrer au PK 12. On appelle les populations à rester chez elles, les Faca à ne pas combattre, et le président Bozizé à partir", a annoncé depuis Paris l'un des porte-parole de la rébellion, Eric Massi.
"Nous appelons toutes les forces sur le terrain à ne commettre aucune exaction, aucun pillage ou aucun règlement de compte contre les populations", a-t-il ajouté.
"Il y a des détonations aux portes de Bangui", a affirmé de son côté le général gabonais Jean Félix Akaga, commandant de la Fomac.
Une source militaire centrafricaine s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a indiqué que "des coups de feu ont été tirés autour du PK12" mais précisé qu'à sa connaissance, les rebelles n'avaient pas franchi le barrage où sont positionnés des troupes des Faca et des soldats sud-africains.
L'attitude des soldats sud-africains en cas de combat reste une inconnue, Prétoria ayant jusqu'ici soutenu Bozizé sans intervenir ni risquer la vie de ses soldats.
les tirs ont déclenché un mouvement de panique au sein de la population de la capitale.De nombreux habitants ont commencé à fuir ou à regagner leurs domiciles en toute hâte, selon des témoignages recueillis à Bangui.
La circulation était quasiment inexistante en soirée, hormis les véhicules militaires qui sillonnaient les grandes artères de Bangui.
Le PK 12 était le point limite avant le déploiement des soldats français dans Bangui, actuellement au nombre de 250, pour protéger les Français.
La rébellion ne semble donc pas avoir suivi l'appel lancé samedi matin par le Premier ministre du gouvernement d'union nationale Nicolas Tiangaye, figure de l'opposition à Bozizé.
"Le Premier ministre demande à nos frères de la Séléka de se mettre en rapport avec le gouvernement d'union nationale pour trouver une solution pacifique et éviter un bain de sang", avait déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Crépin Mboli Goumba.
Il avait souligné que les Nations unies, le département d'Etat américain et le président tchadien Idriss Deby, dont des forces sont présentes en Centrafrique mais qui ne semble pas vouloir s'engager aux côtés de son ancien allié, avaient réaffirmé leur soutien au gouvernement d'union nationale et aux accords de paix signés le 11 janvier à Libreville.
Le ministre des Affaires étrangères du Gabon, qui a déployé des soldats sur le théâtre des opération au sein de la Fomac, a appelé "le gouvernement et le Séléka à faire preuve de retenue" et à "reprendre le dialogue".
La rébellion avait lancé une offensive le 10 décembre dans le nord du pays et avait enchaîné victoire sur victoire face aux Faca avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui.
Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier avaient débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale composé du camp Bozizé, de l'opposition et de la rébellion.
Arguant du non respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition s'ils prenaient Bangui.
En janvier, le président français François Hollande avait refusé son soutien au régime Bozizé.
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