Centrafrique: Sassou Nguesso réclame un "soutien international vigoureux"

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BRAZZAVILLE (AFP) - (AFP)

 Le président congolais Denis Sassou Nguesso a ouvert, vendredi à Brazzaville, un sommet régional consacré à la Centrafrique en réclamant un "soutien international vigoureux" pour le processus de transition à Bangui, six semaines après la prise du pouvoir par les rebelles.

"La tragédie actuelle (en Centrafrique, ndlr) n'est pas une fatalité.Aujourd'hui, les partenaires multilatéraux sont soucieux d'adopter un plan pour une transition inclusive.Ce processus ne peut aboutir sans un soutien international vigoureux", a déclaré le chef de l'Etat congolais, médiateur de la crise centrafricaine, à l'ouverture du sommet des pays d'Afrique centrale.

Le chef rebelle Michel Djotodia s'était autoproclamé président après la prise de Bangui, le 24 mars, par la coalition Séléka et la fuite du président François Bozizé.Puis, le 13 avril, il s'était fait élire chef de l'Etat, par acclamations, lors de la première session du Conseil national de transition formé par toutes les composantes politiques du pays, lui qui était l'unique candidat.Il a cependant promis de quitter le pouvoir à la fin d'une période de transition de 18 mois.

Depuis, le nouveau pouvoir peine à remettre en route un appareil de production détruit par les évènements, alors que Bangui reste en proie à l'insécurité et aux pillages, et les fonctionnaires ne perçoivent toujours aucun salaire.

Déjà, en avril, le président tchadien, Idriss Déby, avait appelé "les partenaires et pays amis" de la Centrafrique à apporter "leur contribution financière aux organes de la transition", en assurant qu'il n'avait "pas un sou dans sa caisse pour fonctionner".

Le Premier ministre du gouvernement de transition, Nicolas Tiangaye, participe à la réunion de Brazzaville qui se tient à huis clos.La plupart des pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) y ont dépêché des ministres.

Ce sommet vient "mettre en évidence la nécessité de conjuguer nos efforts pour trouver les voies et moyens de sortie de crise (...) Il y a urgence en RCA (Centrafrique) à mettre un terme à la violence, aux viols, à restaurer la paix et la sécurité, remettre l'économie sur les rails", a dit jeudi le commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union Africaine (UA), Ramtane Lamamra, qui participe à la réunion, de même que le sous-secrétaire de l'ONU pour les questions politiques, Taye-Brook Zerihoun.

Faire cesser "les souffrances inutiles"

 Le chef de l'Etat sud-africain Jacob Zuma, seul président étranger présent au sommet au côté de M. Sassou Nguesso, a invité les hauts responsables centrafricains à "tout mettre en oeuvre pour que cessent les souffrances inutiles que subissent les populations".

L'Afrique du Sud avait déployé, dans le cadre d'un accord de défense aux contours obscurs, des soldats en Centrafrique pour défendre le régime de François Bozizé.Quatorze militaires sud-africains avaient trouvé la mort dans des combats contre les rebelles.

Il devrait notamment être question de la situation sécuritaire et de l'accompagnement financier de la Centrafrique, l'un des pays plus pauvres de la planète malgré la richesse de son sous-sol (uranium, diamants, or, pétrole...) encore inexploitée.

Convaincre pays voisins et bailleurs de fonds occidentaux de redonner de l'argent à ce pays qui va de crise en crise, alors que la situation économique mondiale n'est pas favorable, "ne sera pas facile", soulignait récemment un diplomate.

La Centrafrique sollicite par ailleurs le déploiement de 2.000 soldats pour rétablir l'ordre, alors qu'à la mi-avril à Bangui, une vingtaine de personnes étaient mortes dans les violences.Les dirigeants d'Afrique centrale avaient promis, en avril, de quadrupler les effectifs de la Fomac (force multinationale de l'Afrique centrale) en Centrafrique mais le calendrier de déploiement n'a pas été fixé.

Par ailleurs, le président sud-africain a jugé "très préoccupante" la tentative de déstabilisation du pouvoir mercredi au Tchad, "juste de l'autre côté de la frontière".Au moins trois personnes ont été tuées à N'Djamena quand les forces de l'ordre sont intervenues pour déjouer un présumé "complot" contre le régime d'Idriss Déby.

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