"Un Camerounais sur six a besoin d'aide humanitaire, de protection", soit 4,3 millions de personnes, notamment des enfants et des femmes, a-t-il dit lors de cette session organisée par les Etats-Unis en dépit de l'opposition de Yaoundé et des membres africains du Conseil."Huit régions sur les dix du pays sont touchées par la crise humanitaire", a-t-il ajouté.Il s'agit de la première réunion du Conseil de sécurité sur ce dossier alors que les grandes puissances avaient privilégié jusqu'alors les pressions bilatérales sur le président Paul Biya pour inverser le cours des choses. La crise a débuté en 2016 avec des revendications pour davantage de représentativité anglophone dans ce pays à majorité francophone, avec un retour au fédéralisme. Une minorité de contestataires réclamait l'indépendance et la proclamation d'un nouvel Etat, l'Ambazonie.Face à l'intransigeance de Yaoundé et à la répression des manifestations pacifiques, le conflit s'est durci. Fin 2017, une partie des séparatistes a pris les armes et des combats les opposent depuis à l'armée.Aujourd'hui, "500.000 personnes sont des déplacés internes, la plupart restant cachées dans des forêts" et "plus de 600.000 enfants sont privés d'éducation" dans les régions anglophones du nord et du sud concernées, a précisé Mark Lowcock.Face à la dégradation de la situation humanitaire, "nous avons besoin d'une riposte plus globale", notamment de financement international, a-t-il souligné. Les besoins sont de 300 millions de dollars mais seulement 38 millions ont été mis à disposition, a indiqué le responsable de l'ONU.Selon le centre d'analyses géopolitiques International Crisis Group, en vingt mois le conflit a fait 1.850 morts.Le Nigeria accueille 35.000 réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, selon l'ONU.
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