La Haute Cour de Lilongwe a ordonné cette mesure sur plainte du principal parti d'opposition, le parti du Congrès du Malawi (MCP), qui affirme avoir recensé des irrégularités dans 10 des 28 districts électoraux malawites.Diffusés jeudi après le dépouillement de trois quarts des bureaux de vote, les derniers chiffres officiels accordaient un avantage au sortant, Peter Mutharika (40,49% des suffrages), devant le chef du MCP, Lazarus Chakwera (35,44%).La MEC devait tenir une conférence de presse en fin d'après-midi.Elle avait déjà annoncé vendredi qu'elle ne publierait pas de nouveaux chiffres tant que les litiges portés à sa connaissance par les partis n'étaient pas réglés."L'annonce des résultats de la présidentielle est suspendu jusqu'à ce que les bulletins (...) soient recomptés en présence des représentants des partis qui contestent le dépouillement", a annoncé samedi le Haute Cour."Les résultats imprimés par la MEC que nous avons vérifiés révèlent de graves irrégularités", a justifié à l'AFP le porte-parole du MCP, Eisenhower Mkaka.Parmi les anomalies constatées, M. Mkaka a constaté "des annotations manuscrites", "des marques de produit effaçant blanc recouvrant certains résultats" ainsi que l'utilisation de feuilles d'émargement non officielles."Tout ceci remet en question l'authenticité de ces documents", a insisté le porte-parole du parti d'opposition.Mercredi soir, M. Chakwera avait affirmé être "très largement en tête", selon des chiffres compilés par son propre état-major, et accusé le pouvoir de préparer des fraudes.De son côté, le vice-président sortant, Saulos Chilima, pointé à la troisième place des résultats provisoires (18%), a appelé samedi à l'annulation complète des résultats en raison de "sérieuses anomalies" dans le dépouillement."Ces sérieuses anomalies se sont aggravées et compromettent de façon significative la crédibilité et l'intégrité du scrutin", a-t-il accusé devant la presse."Le pays doit se ressaisir et préparer des élections crédibles qui satisfont le peuple du Malawi", a insisté M. Chilima, "il ne faut pas laisser les fraudeurs continuer à tenir ce pays en otage".De nombreux incidents avaient émaillé les élections générales précédentes en 2014.La société civile malawite et les observateurs se sont cette année félicités du bon déroulement, jusque-là, du scrutin, largement reconnu comme libre, transparent et équitable.Au pouvoir depuis 2014, Peter Mutharika a fait campagne pour un second mandat en louant ses résultats en matière d'infrastructures du pays, notamment les routes, mais son règne a été terni par des scandales de corruption.
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