"Le moment est venu pour le peuple soudanais de choisir le droit au détriment de l'impunité et de veiller à ce que les suspects de la CPI dans le dossier du Darfour soient finalement jugés devant un tribunal", a-t-elle déclaré.En détention depuis avril, Omar el-Béchir a été informé dimanche d'accusations de corruption portées à son encontre. Il fait aussi l'objet de poursuites pour les meurtres de manifestants durant la répression de la contestation.Les militaires au pouvoir ont toutefois indiqué qu'ils ne comptaient pas le transférer devant la CPI, où il est accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour le conflit au Darfour, qui a fait près de 300.000 morts selon l'ONU.Au vu des bouleversements politiques intervenus au Soudan, ce pays a maintenant "la possibilité de s'éloigner de sa politique de non-coopération totale avec mon bureau et d'entreprendre (...) un nouvel engagement pour que justice soit faite aux victimes du Darfour", a insisté la procureure."Je suis prête à engager un dialogue avec les autorités soudanaises pour faire en sorte que les suspects du Darfour soient traduits devant une justice indépendante et impartiale, soit dans une salle d'audience à La Haye, soit au Soudan. Le maintien de l'impunité n'est pas une option. Les victimes du Darfour méritent d'être enfin entendues devant un tribunal", a-t-elle estimé.Cinq mandats d'arrêt ont été émis par la CPI dans le dossier du Darfour. Outre l'ex-président Béchir, ils visent notamment deux suspects, Abdel Raheem Hussein et Ahmad Harun, qui auraient aussi été arrêtés à Khartoum, a indiqué la procureure.Plusieurs membres du Conseil de sécurité, notamment européens, se sont joints aux appels de Fatou Bensouda pour une traduction de l'ancien président soudanais devant la justice internationale et le début d'une coopération des nouvelles autorités avec la CPI.
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