L'ONM réagissait à l'annonce dimanche de la détention de M. Bouregaâ par la télévision nationale qui l'avait notamment accusé d'usurpation d'identité.
La télévision avait ainsi affirmé que M. Bouregaâ s'appelait en réalité Ahmad et non pas Lakhdar et qu'il avait adopté ce prénom alors "qu'il combattait dans les Alpes dans les rangs de l'armée française entre 1954 et 1956".
Lundi, l'ONM a publié un communiqué intitulé "Pas d'atteinte aux symboles de la révolution", affirmant que M. Bouregaâ se nommait bien Lakhdar et non pas Ahmad et "rappelant l'importance historique du rôle qu'a joué cette personnalité".
Elle prévient qu'elle "se réserve le droit de poursuivre en justice ceux ayant donné à ce moudjahid (combattant) un autre nom que son vrai nom et déformé son honorable histoire".
Lakhdar Bouregaâ a été placé dimanche sous mandat de dépôt après avoir été entendu par un juge d'instruction du tribunal de Bir Mourad Rais à Alger.
Le vétéran de 86 ans est poursuivi pour "outrage à corps constitué et atteinte au moral de l'armée", avait précisé la télévision.Il encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement, selon le code pénal.
Un ancien commandant de l'Armée de libération nationale lors de la guerre contre la France, Lakhdar Bouregaâ a été arrêté samedi à son domicile à Hydra, un quartier huppé sur les hauteurs d'Alger, selon son petit-fils, Imad Bouregaâ.
L'arrestation de cet opposant, qui est de toutes les manifestations populaires depuis la chute le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, a suscité l'indignation dans le pays, notamment sur les réseaux sociaux.
Le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d'opposition d'Algérie dont Lakhdar Bouregaâ est l'un des membres fondateurs, a exprimé sa "colère" et sa "consternation".
L'arrestation de M. Bouregaâ "constitue un grave dérapage", ont déclaré une dizaine d'universitaires dans une pétition pour sa libération, postée sur Facebook par Fodil Boumala, militant des droits humains.
Pour Imad Bouregaâ, son grand-père a été interpellé en raison de "déclarations contre le général Ahmed Gaïd Salah", devenu de facto l'homme fort du pays depuis que le mouvement de contestation a poussé M. Bouteflika à la démission.
Le général Gaïd Salah est critiqué pour son rejet des revendications de la contestation qui réclame notamment la mise en place d'institutions ad hoc chargées d'introduire des réformes, d'élaborer un nouvelle Constitution puis d'organiser une élection présidentielle.
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