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Attentat déjoué du Thalys: El Khazzani exprime sa "honte" et ses "regrets"

Le Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur mandaté par l'organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015, a exprimé jeudi ses "regrets" et sa "honte" pour l'acte qu'il comptait accomplir, au dernier jour de son procès en appel.

AFRICA RADIO

8 décembre 2022 à 11h21 par AFP

"Est-ce que je regrette ? Comment voulez-vous que je ne regrette pas ?", a dit l'accusé aux juges avant que la cour d'assises spéciale se retire pour délibérer. "Comment voulez-vous que je ne regrette pas d'avoir tiré dans le dos (du passager) Mark Moogalian ? La balle lui est sortie dans le cou. J'ai eu beaucoup de chance qu'il ne meure pas", a dit, en arabe, le Marocain de 33 ans, debout dans son box. "Comment voulez-vous que je ne regrette pas toutes les victimes du train que j'ai terrorisées", a-t-il poursuivi. "Je vous jure que je regrette tout ce que j'ai commis. C'est un regret amer. J'ai honte de ce que j'ai fait", a-t-il insisté. Ayoub El Khazzani a également présenté ses excuses à la Belgique (où il s'était caché après son retour clandestin de Syrie), à la France et à l'Espagne (où il vivait avec sa famille). "Je les ai trahis", a-t-il déploré. "En tant que Marocain, j'ai aussi apporté de l'humiliation à mon pays", a-t-il poursuivi. "J'ai honte", a-t-il répété avant de souligner qu'il accepterait la décision de la cour quelle qu'elle soit. En première instance, Ayoub El Khazzani avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. Dans son réquisitoire mercredi, l'avocate générale avait réclamé une peine identique en arguant qu'il "ne faut pas redonner à El Khazzani l'occasion de recommencer ce qu'il n'a pas pu exécuter". "Si vous le condamnez à perpétuité, c'est parce que vous voudrez qu'il ne sorte jamais", a plaidé de son côté le conseil de l'accusé, Me Martin Méchin, en rappelant que son client était à l'isolement depuis sept ans. Il a appelé la cour à "enrayer cette machine implacable" et d'"avoir le courage de dire : +Il y a un petit espoir+" que M. El Khazzani puisse un jour sortir de prison "sans que personne n'ait peur". "Cela prendra du temps", a-t-il concédé. La décision est attendue en fin de journée.