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Ethiopie: le gouvernement veut abréger l'état d'urgence lié à la guerre au Tigré

Le gouvernement du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a donné mercredi son accord à une abrogation de l'état d'urgence, annoncé en novembre dernier lorsque les rebelles menaçaient de marcher sur la capitale.

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26 janvier 2022 à 16h51 par AFP

Les parlementaires devront entériner cette décision. "Étant donné que la situation qui nécessitait la publication de l'état d'urgence a changé, et étant donné que le niveau de menace (...) peut être contrôlé via les activités normales de maintien de l'ordre, il a été jugé nécessaire de réduire la durée d'application de l'état d'urgence", affirme un communiqué du bureau du Premier ministre. Il n'était pas possible d'établir dans l'immédiat si l'état d'urgence, initialement annoncé le 2 novembre et prévu pour durer six mois, se terminerait à court terme, ni quand les parlementaires en discuteront. La décision illustre la confiance retrouvée du gouvernement après le repli en décembre des rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans leur fief, suscitant l'espoir d'avancées concrètes vers la paix. Les combats ont cependant repris dans certaines zones du nord du pays. Abiy Ahmed a envoyé en novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré pour en destituer les autorités régionales, issues du TPLF. En 2021, le combats se sont étendus aux régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, se rapprochant d'Addis Abeba et poussant plusieurs pays comme les Etats-Unis et la France à appeler leurs citoyens à quitter le pays. La déclaration de l'état d'urgence a coïncidé avec une campagne de mobilisation de masse considérée, avec les frappes de drones, comme ayant contribué au repli du TPLF. Après l'instauration de l'état d'urgence, de très nombreuses détentions de Tigréens ont eu lieu à Addis Abeba et ailleurs, déclenchant les critiques de groupes de défense des droits, dont Amnesty International. Le gouvernement éthiopien se prépare à accueillir début février le sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, qu'il décrit comme "un grand succès diplomatique" étant donné l'instabilité à laquelle le pays a fait face. Mardi, le TPLF a annoncé avoir repris les combats dans la région voisine de l'Afar, après des attaques selon lui de forces pro-gouvernementales sur ses positions.