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Gabon: cinq ans de prison requis contre l'ex-bras droit d'Ali Bongo

La justice gabonaise a requis mardi cinq ans de prison contre Brice Laccruche Alihanga, l'ancien tout puissant directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, incarcéré depuis 22 mois et poursuivi notamment pour "obtention frauduleuse de documents administratifs", a déclaré à l'AFP son avocat.

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26 octobre 2021 à 17h51 par AFP

"Cinq ans de prison ont été requis contre mon client, mais le ministère public n'a pas précisé si c'était de la prison ferme ou non", a déclaré à l'AFP Anges Kevin Nzigou. Une amende de 5 millions de francs CFA, soit environ 7.500 euros, a également été requise. Nommé directeur du cabinet présidentiel en 2017, M. Laccruche, franco-gabonais de 41 ans, était devenu le véritable homme fort du pouvoir après l'accident vasculaire cérébral du président Bongo en octobre 2018, qui avait laissé le président très affaibli et absent de longs mois du pays. Mais en novembre 2019, peu après le retour du président Bongo sur le devant de la scène politique, M. Laccruche avait d'abord été écarté de la présidence, avant d'être la cible d'une opération anti-corruption appelée Scorpion, qui avait aussi visé des ministres et hauts fonctionnaires qui lui étaient fidèles. Il avait été arrêté en décembre 2019, tout comme plusieurs ministres et hauts-fonctionnaires, et incarcéré à Libreville pour détournements de fonds publics. M. Laccruche, également ex-ministre, est poursuivi pour un chef relativement mineur au regard des nombreux autres pour lesquels il est inculpé: "obtention frauduleuse de documents administratifs". La décision est attendue vendredi. Depuis 2020, une juge d'instruction parisienne enquête sur des accusations de "détention arbitraire" par les autorités gabonaises de Brice Laccruche, mais aussi de son frère Grégory, également poursuivi pour détournements de fonds publics. Le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également estimé fin 2020 que la détention des frères Laccruche et de trois autres personnes était "arbitraire" et demandé leur "libération immédiate" ainsi qu'une "indemnisation".