Gabon. Neuf ex-collaborateurs des Bongo jugés coupables de corruption, blanchiment et détournements

Actus. La Cour criminelle spécialisée de Libreville a condamné ce mardi 18 novembre, neuf anciens collaborateurs de Sylvia et Noureddin Bongo, à des peines allant de deux à quinze ans de prison pour détournement massif de fonds publics, corruption et blanchiment. Ce verdict intervient six jours après la condamnation par contumace de Sylvia et Noureddin Bongo à vingt ans de réclusion criminelle.

Gabon. Neuf ex-collaborateurs des Bongo jugés coupables de corruption, blanchiment et détournements
Ali et Sylvia Bongo - Facebook

"C'est un moment historique que traverse notre pays", a déclaré le président de la Cour criminelle spécialisée Jean Mexant Essa Assoumou, mardi 18 novembre, en clôturant un procès de huit jours retransmis en direct sur la télévision nationale et suivi de près par de nombreux Gabonais.

Neuf des dix accusés qui exerçaient des fonctions à la présidence ou auprès de la famille du fils du président Ali Bongo, surnommés "la Young Team", ont été condamnés, un seul a été reconnu non coupable. La Cour a également exigé aux condamnés le remboursement du préjudice moral subi par l'État, estimé à plusieurs milliards de francs CFA (plusieurs millions d'euros).

La plupart des accusés avaient été arrêtés lors du coup d'État de 2023, en même temps que Sylvia et Noureddin Bongo. Ils étaient notamment accusés de complicité de détournement de fonds publics, corruption active, concussion, faux et usage de faux, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.

"L'argent du peuple a été pris, recyclé, blanchi, et réinvesti dans un luxe déconnecté"

Sylvia et Noureddin Bongo, autorisés par le pouvoir gabonais à quitter le territoire après 20 mois de détention, dans le cadre d'une libération provisoire se sont installés à Londres et ne sont pas retournés au Gabon pour se faire juger. Initialement prévu jusqu'au 14 novembre le procès s'est poursuivi jusque mardi matin. Les récits de certains co-accusés et témoins au cours du procès ont révélé un système de captation de l'argent public "au profit d'intérêts privés", se chiffrant en milliards de francs CFA, selon le réquisitoire du procureur général Eddy Minang. Et à la barre, certains d'entre eux ont dévoilé les sommes vertigineuses ponctionnées dans les caisses publiques et reçus à titre privés en guise de prime.

Selon le ministère public, "l'argent du peuple a été pris, recyclé, blanchi, et réinvesti dans un luxe déconnecté" pendant les 14 ans de pouvoir d'Ali Bongo (de 2009 à 2023).

L'argent aurait servi aux Bongo à acquérir des champs pétroliers à hauteur de 350 milliards de francs CFA (environ 533 millions d'euros), deux avions Boeing (195 milliards de francs CFA, un peu plus de 297 millions d'euros) et des biens mobiliers au Gabon, au Maroc et à Londres à hauteur de 170 milliards de francs CFA (environ 259 millions d'euros), toujours selon l'accusation. Cette dernière estime la totalité des sommes détournées par Sylvia et Noureddin Bongo à 4.917 milliards de CFA, soit près de 7,5 milliards d'euros.

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