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Ghana: les législateurs demandent le renvoi du ministre des Finances

Les législateurs du parti au pouvoir au Ghana ont appelé mardi au limogeage du ministre des Finances, accentuant la pression sur le gouvernement du pays confronté à une inflation record.

AFRICA RADIO

25 octobre 2022 à 15h06 par AFP

Le président Nana Akufo-Addo est sous le feu des critiques à l'heure où les Ghanéens font face à une inflation de 37% et à l'effondrement de leur monnaie - le cedi -, des difficultés économiques aggravées depuis l'invasion russe en Ukraine. Le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, vient tout juste de rentrer de Washington où il participait à des pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt - très controversé au Ghana - de trois milliards de dollars. En plus de M. Ofori-Atta, une majorité de parlementaires du Nouveau parti patriotique (NPP) de M. Akufo-Addo ont demandé le limogeage d'un autre responsable des Finances. Le président doit licencier immédiatement les deux fonctionnaires "pour redonner espoir au secteur financier et inverser la tendance à la baisse de la croissance de notre économie", a déclaré à la presse le porte-parole du groupe parlementaire, Andy Appiah-Kubi. "Tant que les personnes susmentionnées n'auront pas démissionné ou été démises de leurs fonctions, nous, membres du groupe parlementaire majoritaire, ne participerons à aucune activité gouvernementale", a prévenu M. Appiah-Kubi. "Si notre demande ne reçoit pas de réponse positive, nous ne serons pas présents à la session sur le budget et nous ne participerons pas non plus au débat", a-t-il indiqué. Cet appel a été soutenu par 80 des 137 législateurs du groupe parlementaire du NPP. Au Parlement ghanéen, le NPP et le Congrès démocratique national (NDC) comptent le même nombre de sièges. Les législateurs doivent entamer les débats sur le budget 2023 en novembre. Le président Nana Akufo-Addo est critiqué pour sa gestion économique du pays et notamment pour avoir entamé des discussions avec le FMI, lui qui avait autrefois promis un "Ghana sans aide". Cette décision a fait naître la crainte que le gouvernement impose des mesures d'austérité qui accableraient un peu plus la population, déjà confrontée à l'explosion des prix. La semaine dernière, les commerçants d'Accra, la capitale, ont fermé boutique pour protester contre la flambée du coût de la vie.