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Le chef de l'ONU appelle à "revoir" le système financier pour aider le Pakistan

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé lundi à "revoir" le fonctionnement du système financier international afin de pouvoir mieux aider certains pays victimes de catastrophes comme le Pakistan, touché par des inondations historiques.

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7 novembre 2022 à 18h06 par AFP

Le président français Emmanuel Macron est allé dans le même sens en proposant, avec la Première ministre de la Barbade Mia Mottley, qu'un "groupe de sages de haut niveau" fasse des recommandations en la matière d'ici le printemps prochain. "Il est important de revoir la façon dont le système financier international fonctionne", a plaidé Antonio Guterres devant des journalistes au deuxième jour de la COP27 sur le climat en Egypte. "Mon appel aux institutions financières internationales et au G20, qui se réunit bientôt à Bali, est de créer les conditions d'un mécanisme d'allégement de dette pour les pays à revenus moyens touchés par des catastrophes naturelles de l'ampleur de celles connues par le Pakistan", a-t-il lancé. Selon l'ONU, les inondations qui ont submergé un tiers du territoire du Pakistan et affecté quelque 33 millions de personnes ont causé plus de 30 milliards de dollars de dégâts et pertes économiques. Mais M. Guterres estime que le pays est "également la victime de son statut de pays à revenus moyens et pour cette raison il n'a pas bénéficié d'allégements de dette au niveau nécessaire", certaines facilités étant réservées à des pays plus pauvres. Le secrétaire général de l'ONU a plaidé pour "un mécanisme d'échange de la dette contre des investissements dans la réhabilitation". - "Changer" les règles - Il a aussi demandé que le Pakistan puisse avoir accès à des prêts à taux réduit ou nul de la part des institutions internationales comme la Banque mondiale ou le FMI. La façon dont ces fonds sont aujourd'hui concédés "doit être revue", a estimé Antonio Guterres. La Première ministre de la Barbade a aussi estimé lundi qu'il était temps de "revisiter Bretton Woods", en référence à la conférence qui avait jeté les bases du système financier actuel à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Emmanuel Macron a renchéri à la tribune de la COP27 en estimant qu'il fallait "transformer complètement notre logique, sinon il sera trop tard". "Au printemps prochain, nous avons demandé au FMI, à la Banque mondiale, à l'OCDE, de nous proposer des solutions très concrètes pour activer ces mécanismes financiers innovants, pour nous permettre de développer des accès à des liquidités nouvelles, des capacités de prêt nouvelles, pour des pays, y compris des pays à revenus intermédiaires, qui sont touchés par ces chocs", a-t-il expliqué. Selon lui, il faut "changer" les règles en disant aux pays touchés: "ce qu'on vous demande sur la dette, ce qu'on vous demande sur les remboursements, ce qu'on vous demande en termes de garanties, quand vous êtes frappés par un choc climatique", "on doit en quelque sorte le suspendre et le prendre en compte". Il a estimé qu'il s'agissait là d'une réponse efficace au débat sur la compensation financière réclamée par les pays les plus pauvres pour les "pertes et préjudices" déjà subis en raison du réchauffement, officiellement inscrit à l'agenda de la COP27.