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Le Premier ministre d'Ethiopie affirme gagner la guerre au Tigré

Le gouvernement éthiopien est en train de gagner la guerre qui l'oppose depuis deux ans aux rebelles de la région septentrionale du Tigré, a assuré mardi le Premier ministre Abiy Ahmed, alors que des pourparlers de paix se tiennent à Pretoria.

AFRICA RADIO

2 novembre 2022 à 17h21 par AFP

M. Abiy s'exprimait devant une foule de partisans dans le sud de l'Ethiopie à moins de 48 heures du deuxième anniversaire du déclenchement, le 4 novembre 2020, de ce conflit meurtrier. "Alors que nous mettons un point final par une victoire à la guerre dans le nord, nous devons amener la paix, le développement et assurer la prospérité de l'Ethiopie, afin que ceux qui provoquent de loin des conflits au sein des Ethiopiens se sentent honteux", a déclaré le Premier ministre. Le gouvernement éthiopien a à plusieurs reprises accusé, sans les nommer, des "puissances étrangères hostiles" de collusion avec les rebelles tigréens et dénoncent à l'envi les ingérences étrangères. Des délégations du gouvernement fédéral et des rebelles tigréens sont réunies depuis le 25 octobre à Pretoria sous l'égide de l'UA pour des discussions destinées à tenter de mettre fin à ce conflit que l'International Crisis Group (ICG) et Amnesty international qualifient de "parmi les plus meurtriers au monde". Le bilan du conflit, marqué par d'innombrables exactions et qui se déroule largement à huis clos, est inconnu. La presse n'a pas accès au nord de l'Ethiopie et les communications y fonctionnent de façon aléatoire, rendant impossible toute vérification indépendante. Rien n'a filtré jusqu'ici du contenu et des éventuelles avancées des pourparlers, annoncés comme devant se terminer dimanche, mais finalement prolongés. L'émissaire de l'UA dans la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, qui préside la troïka de médiateurs, devait s'exprimer mardi devant la presse à 13H00 GMT, mais, après un report d'une heure, son allocution a finalement été repoussée sine die, sans explication. Malgré les discussions, les combats continuent au Tigré, où progressent depuis mi-octobre les troupes fédérales éthiopiennes, épaulées par l'armée de l'Erythrée - frontalière du Tigré - et par les forces et milices des régions de l'Amhara et de l'Afar voisines. Cette intensification des combats avait déclenché l'inquiétude de la communauté internationale, l'UA, l'ONU, l'UE et Washington appelant notamment à une cessation des hostilités, rejetée implicitement par Addis Abeba. Le gouvernement éthiopien avait justifié poursuivre ses "mesures défensives" face aux rebelles tigréens.