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Mayotte: derniers préparatifs avant des expulsions dans un bidonville

Des préparatifs ont été menés lundi dans un bidonville de la commune de Koungou à Mayotte, à la veille de la première opération d'expulsion prévue mardi à 6h00, heure locale (03H00 GMT), a constaté une journaliste de l'AFP.

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24 avril 2023 à 13h36 par AFP

Koungou (France) (AFP)

"C'est le dernier jour de préparation avant la démolition de demain", a indiqué Psylvia Dewas, chargée de projet sur l'habitat insalubre à la préfecture de Mayotte, coordinatrice des opérations de décasage.

Au total, 85 familles de cette opération, initiée depuis un an, sont sous le coup d'une expulsion.

Des marquages ont été apposés à l'aube sur 20 habitations qui seront épargnées car sous le coup d'une procédure de référé, a précisé Mme Dewas.

Le quartier de "Talus 2" est un enchevêtrement de tôles bleues et grises, accroché à une colline, où plus d'une centaine de familles d'origine comoriennes vivent, certaines depuis 35 ans, dans des conditions précaires.

"Sur l'île de Mayotte, on estime à 30% l’habitat en tôle, illégal, construit sans autorisation, ni titre et insalubre et à ce titre dangereux, surtout dans la mangrove ou des pentes, et susceptible de partir au moment de la saison de pluie", a expliqué la coordinatrice, chiffrant à 100.000 personnes la population des bidonvilles sur l’île.

Dans une école proche, les personnes étaient invitées par les associations à venir organiser leurs hébergements d'urgence, mis à disposition pour une durée de 21 jours.

"C'est pour proposer des solutions administratives aux personnes qui vont se retrouver à la rue avec leurs enfants.Ce sont des situations dramatique pour ces familles installées dans les +bangas+ (quartiers insalubres, NDLR) depuis des années et qui avaient construit un réseau, une assise", a déclaré Eric Michel, de l'association Acfav France victimes Mayotte.

"Il va y avoir un éclatement, elles vont être reparties sur l’ensemble de l'île, c'est très compliqué", a-t-il souligné.

"Je dormirai dehors, quelque part sur une terrasse si quelqu'un veut bien, si personne ne veut et bien je ne sais pas, je prendrai ma natte pour m’installer sur la route et dormir", a dit à l'AFP l'une des habitantes, Mariam Ali M'Hadji, 53 ans, en attente d’être prise en charge par les associations.

La France prévoit de déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles de Mayotte, 101e département français, et d'expulser les sans-papiers, dont la plupart sont des Comoriens, vers Anjouan, l'île comorienne la plus proche située à 70 km. 

Le gouvernement n'a pas donné de date précise de lancement ni de fin pour cette opération "Wuambushu" ("reprise" en mahorais).Quelque 1.800 policiers et gendarmes, dont des centaines de renforts de métropole, sont mobilisés dans le petit archipel de l'océan Indien.