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Cameroun: l'opposition peine à mobiliser des manifestants face à une imposante sécurité

La police a rapidement dispersé mardi quelques centaines de manifestants à Douala, la capitale économique du Cameroun, rassemblés à l'appel solennel de l'opposition qui a finalement très peu mobilisé dans le pays face à un impressionnant déploiement des forces de sécurité.

Sept partis, dont celui de Maurice Kamto, principal opposant &agrave; Paul Biya, 87 ans, qui dirige ce pays d'Afrique centrale d'une main de fer depuis pr&egrave;s de 38 ans, avaient appel&eacute; &agrave; des "marches pacifiques" contre le r&eacute;gime dans tout le pays.
Mais en milieu d'apr&egrave;s-midi, ces appels n'avaient gu&egrave;re mobilis&eacute; &agrave; Douala, et encore moins &agrave; Yaound&eacute;, face &agrave; un d&eacute;ploiement massif de policiers et militaires dans ces deux villes depuis quelques jours, ont constat&eacute; des journalistes de l'AFP.
Moins de 500 manifestants avaient converg&eacute; en milieu de matin&eacute;e vers le grand carrefour de Ndokoti, un quartier populaire de Douala, a observ&eacute; un journaliste de l'AFP.
Ils reprenaient les slogans "Lib&eacute;rez", "Trop c'est trop" et "Paul Biya doit partir", avant que la police ne les disperse &agrave; coups de gaz lacrymog&egrave;nes et de canons &agrave; eau, puis n'interpelle certains d'entre eux.
Rapidement, le carrefour, satur&eacute; de gaz lacrymog&egrave;ne et parsem&eacute; de blind&eacute;s de la police ou de la gendarmerie, avait &eacute;t&eacute; vid&eacute; de ses manifestants mais les commerces demeuraient ferm&eacute;s, &agrave; Ndokoti et ses environs.Cependant, dans une partie importante du reste de la ville, les march&eacute;s et boutiques sont rest&eacute;s ouverts, nombre de quartiers fourmillant de leurs activit&eacute;s habituelles.

- "Kleptocratie" -

A Yaound&eacute;, aucune manifestation d'ampleur n'avait encore pris place en milieu d'apr&egrave;s-midi.Une escarmouche entre policiers et une dizaine de manifestants est survenue dans le quartier Etoudi du palais pr&eacute;sidentiel, a constat&eacute; un journaliste de l'AFP.
La capitale &eacute;tait quadrill&eacute;e par d'importants effectifs des forces de l'ordre qui ont interpell&eacute; &ccedil;a et l&agrave; des dizaines de personnes au moindre d&eacute;but d'attroupement, dont des journalistes.
Le 24 ao&ucirc;t, M. Kamto, pr&eacute;sident du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et challenger de M. Biya &agrave; la pr&eacute;sidentielle d'octobre 2018, avait qualifi&eacute; le r&eacute;gime de "kleptocratie", accus&eacute; le pr&eacute;sident - dont il ne reconna&icirc;t pas la r&eacute;&eacute;lection -, de "gouverner par le m&eacute;pris et la terreur depuis pr&egrave;s de 40 ans" et menac&eacute; le r&eacute;gime d'une "une gigantesque campagne d'appel au d&eacute;part pur et simple de M. Paul Biya" s'il ne se pliait pas &agrave; certaines demandes de l'opposition.
Le 17 septembre, le MRC et six autres partis de l'opposition avaient fini par appeler dans un communiqu&eacute; &agrave; des "marches PACIFIQUES" mardi, "pour dire pacifiquement &agrave; Monsieur Paul Biya et &agrave; son r&eacute;gime: trop c'est trop !".
Ni M. Kamto, ni aucune personnalit&eacute; de l'opposition, n'avaient &eacute;t&eacute; signal&eacute;s &agrave; un quelconque rassemblement en milieu d'apr&egrave;s-midi mardi.Difficile, en l'&eacute;tat, de dire s'ils n'ont pas r&eacute;ussi &agrave; mobiliser ou si le dispositif de s&eacute;curit&eacute; et les menaces du pouvoir ont dissuad&eacute; les manifestants.

- "On en a marre !" -

Mi-septembre, le gouvernement avait interdit toute manifestation, assimilant le mot d'ordre pour mardi &agrave; un "appel &agrave; l'insurrection" et menac&eacute; de "r&eacute;primer" tout rassemblement en vertu d'une "loi de 2014 portant r&eacute;pression des actes de terrorisme".Les autorit&eacute;s avaient &eacute;galement invoqu&eacute; les r&egrave;gles de distanciation li&eacute;es au coronavirus.
"Ces mesures sont une tentative &agrave; peine voil&eacute;e de se servir de la pand&eacute;mie de Covid-19 et d'une loi antiterroriste draconienne comme pr&eacute;textes pour supprimer le droit &agrave; la libert&eacute; de r&eacute;union", avait protest&eacute; lundi soir l'organisation internationale Human Rights Watch (HRW) dans un communiqu&eacute; intitul&eacute;: "La r&eacute;pression &agrave; l'encontre de l'opposition s'accentue".
"On a vu des pick-up de police embastiller des gens, on vient dans la foule, on prend des gens, on les met dans la voiture sournoisement et puis on les emm&egrave;ne", racontait S&eacute;bastien Tejou, un jeune informaticien, apr&egrave;s la dispersion du carrefour Ndokoti.
"C'est un abus, l'Etat devrait au contraire encadrer cette marche pacifique.Dans quel pays on vit, o&ugrave; les jeunes meurent, souffrent ? On en a marre, c'est un cri de d&eacute;sespoir et il est temps que les choses s'arr&ecirc;tent", s'insurgeait non loin de l&agrave;&nbsp;Martin Nyemb, &eacute;tudiant &agrave; l'universit&eacute; de Douala.
A Paris, une cinquantaine de personnes ont scand&eacute; "Paul Biya doit partir" devant l'ambassade du Cameroun, puis ont &eacute;t&eacute; repouss&eacute;es par la police apr&egrave;s des jets de projectiles.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

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