La libre antenne du vendredi

Problème de visas

Côte d’ivoire : Cissé Cheick Sallah, meilleur sportif Africain de l’année 2023  

Rugby: les champions du monde sud-africains entament une tournée pour célébrer leur victoire

Rugby: à Soweto, communion de joie autour des Springboks

Karim Baldé : "Les Springboks ont une confiance incroyable"

Mondial-2023: en Afrique du Sud, des jeunes de Soweto inspirés par les Springboks

Mondial-2023: le rugby sud-africain, miroir en mue d'une société inégalitaire

En Afrique du Sud, la victoire des Springboks "ravive la magie" de Mandela

"Voir Kolisi brandir le trophée, sachant ce que ce pays a traversé, c'est absolument énorme", s'époumone Tshenolo Molatedi, un fan de rugby, après le sacre en Coupe du monde des Springboks et de Siya Kolisi, premier capitaine noir de l'équipe sud-africaine, réservée pendant des décennies aux seuls Blancs.

"C'est un moment absolument incroyable.J'en ai les larmes aux yeux", ajoute Tshenolo, jeune Noir de 26 ans.Autour de lui, dans un club de sports de Johannesburg, des dizaines de supporters, blancs et noirs, sautent de joie et s'embrassent.
Siya Kolisi levant le troph&eacute;e Webb-Ellis: le symbole est effectivement tr&egrave;s fort.Pendant le r&eacute;gime raciste de l'apartheid, officiellement tomb&eacute; en 1994, la minorit&eacute; blanche avait appropri&eacute; le rugby comme "son" sport.Et depuis l'av&egrave;nement de la d&eacute;mocratie, la transformation raciale des Springboks s'est faite &agrave; marche forc&eacute;e, &agrave; coups notamment de quotas impos&eacute;s par le gouvernement.
"Cela fait vingt-cinq ans qu'on vit en d&eacute;mocratie, mais au cours des vingt-cinq derni&egrave;res ann&eacute;es, les Blancs ont domin&eacute; le rugby et le reste !", estime Joseph Mitchell, acteur noir de 50 ans.
"Il &eacute;tait temps que les gens de couleur puissent prouver au monde ce dont on est capable", ajoute-t-il au Cap (sud-ouest), o&ugrave; il a suivi le match sur &eacute;cran g&eacute;ant.
"Si on donne une chance aux Noirs, ils assurent et aujourd'hui en est la preuve vivante", poursuit Tsakane Mabunda, un supporter de 45 ans.
Samedi, au Japon, pour la finale de la Coupe du monde, l'Afrique du Sud alignait six joueurs noirs au coup d'envoi.Lors des pr&eacute;c&eacute;dents sacres des Springboks en 1995 et 2007, ils &eacute;taient respectivement seulement un et deux, alors que les Blancs repr&eacute;sentent moins de 10% de la population sud-africaine.
"Aujourd'hui, notre p&egrave;re, Nelson Mandela, sourit depuis le paradis", s'est r&eacute;joui le prix Nobel de la paix, Desmond Tutu, et ami proche du premier pr&eacute;sident sud-africain noir.&nbsp;
"Siya Kolisi, tr&eacute;sor de la nation", a-t-il lanc&eacute;, se disant "incroyablement fier d'&ecirc;tre sud-africain".
- 'Plus forts ensemble' -
"On se sent la nation arc-en-ciel", r&ecirc;v&eacute;e par Mandela et si souvent mise &agrave; rude &eacute;preuve, estime Tom Hammonds, un enseignant blanc de 34 ans."On a beaucoup de probl&egrave;mes, mais le sport nous rassemble toujours."
Un quart de si&egrave;cle apr&egrave;s la chute du r&eacute;gime de l'apartheid, les tensions raciales continuent de d&eacute;chirer r&eacute;guli&egrave;rement le pays, dans un contexte de fortes disparit&eacute;s &eacute;conomiques.
Le sport est "l'un des plus grands catalyseurs de la coh&eacute;sion sociale et de la construction de la nation", a r&eacute;agi le Congr&egrave;s national africain (ANC), le parti au pouvoir depuis 1994."Merci d'avoir raviv&eacute; la magie de Madiba (nom de clan de Nelson Mandela) et d'avoir fait de notre nation arc-en-ciel une r&eacute;alit&eacute;."&nbsp;
Au Cap, au coup de sifflet final, la foule hurle de joie."Regardez autour de vous.Il y a des Noirs, des Blancs (...).Nous sommes tous unis aujourd'hui", constate Justin Johnson, informaticien noir du Cap."Les Springboks ont fait plus pour le pays que la politique."
"Il y a de l'espoir pour l'Afrique du Sud", encha&icirc;ne Mbembe Wandisa, un &eacute;tudiant noir de 23 ans.
Cette victoire tombe &agrave; point nomm&eacute; pour le pr&eacute;sident sud-africain Cyril Ramaphosa, qui accumule les d&eacute;convenues sur le plan &eacute;conomique.
"On la ram&egrave;ne &agrave; la maison (la coupe).#PlusFortsEnsemble", s'est-il exclam&eacute; sur son compte Twitter, avant d'aller partager sur le terrain de Yokohama (Japon) la victoire avec les joueurs.
Pour l'occasion, il a endoss&eacute; le maillot jaune et vert des Springboks, comme l'avait fait, dans un geste hautement symbolique, Nelson Mandela lors de la finale de 1995, organis&eacute;e un an seulement apr&egrave;s l'av&egrave;nement de la d&eacute;mocratie.
"En 1995 et 2007, l'embl&egrave;me des Springboks &eacute;tait encore synonyme du vieux r&eacute;gime.Mais aujourd'hui la boucle est boucl&eacute;e" avec la victoire d'une &eacute;quipe sud-africaine emmen&eacute;e par un capitaine noir, estime encore Justin Johnson.
A 28 ans, Siya Kolisi, le gamin des townships &eacute;lev&eacute; par sa grand-m&egrave;re, redonne espoir aussi aux laiss&eacute;s-pour-compte."Il n'est pas all&eacute; dans une &eacute;cole priv&eacute;e.Il vient d'o&ugrave; on vient", r&eacute;sume Justin Johnson.
Une fois le match termin&eacute;, Siya Kolisi n'en finit pas avec les symboles.Il s'en va vers les tribunes embrasser son &eacute;pouse, blanche, et prendre dans ses bras ses deux enfants m&eacute;tisses.Devant les &eacute;crans en Afrique du Sud, l'&eacute;motion est &agrave; son comble.

En Afrique du Sud, la victoire des Springboks "ravive la magie" de Mandela

Podcast

La libre antenne du vendredi

Problème de visas

A lire aussi

Côte d’ivoire : Cissé Cheick Sallah, meilleur sportif Africain de...

Rugby: les champions du monde sud-africains entament une tournée...

Rugby: à Soweto, communion de joie autour des Springboks

Karim Baldé : "Les Springboks ont une confiance incroyable"

Mondial-2023: en Afrique du Sud, des jeunes de Soweto inspirés par...

Mondial-2023: le rugby sud-africain, miroir en mue d'une société...