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La cheffe de la Francophonie refuse de partir "en guerre contre d'autres langues"

La secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, s'est présentée en "adepte du multilinguisme", mercredi lors de la Journée internationale de la Francophonie, se refusant à partir "en guerre contre d'autres langues".

"Je suis non seulement une adepte du multilinguisme mais c'est aussi la r&eacute;alit&eacute; du monde d'aujourd'hui", a d&eacute;clar&eacute; Mme Mushikiwabo, install&eacute;e &agrave; la t&ecirc;te de l'OIF en janvier, lors d'une &eacute;mission sp&eacute;ciale de la radio RFI depuis le si&egrave;ge de l'OIF &agrave; Paris.&nbsp;
"Beaucoup de francophones parlent de plus en plus d'autres langues, parfois pour des raisons &eacute;conomiques, parfois pour des raisons d'&eacute;ducation.Je suis moi-m&ecirc;me le produit de plusieurs langues", a ajout&eacute; l'ancienne ministre rwandaise des Affaires &eacute;trang&egrave;res, dont l'&eacute;lection &agrave; la t&ecirc;te de la Francophonie avait fait pol&eacute;mique, son pays ayant remplac&eacute; le fran&ccedil;ais par l'anglais comme langue d'enseignement obligatoire.
Le multilinguisme est "naturel", a-t-elle estim&eacute;."Il faut aller au-del&agrave; d'une langue m&ecirc;me si on reste tr&egrave;s tr&egrave;s attach&eacute; &agrave; la langue fran&ccedil;aise.Je n'aime pas tellement donner l'impression qu'on va en guerre contre d'autres langues donc d&eacute;fendre la langue fran&ccedil;aise, peut-&ecirc;tre pas, mais faire rayonner la langue, s'assurer de la pr&eacute;sence de notre langue dans les domaines de l'&eacute;ducation, les affaires, la science, c'est important", a-t-elle ajout&eacute; en marge de la Journ&eacute;e internationale de la Francophonie, qui se d&eacute;roule tous les 20 mars &agrave; travers des milliers d'&eacute;v&eacute;nements dans le monde.
Mme Mushikiwabo a re&ccedil;u pour l'occasion, au si&egrave;ge de l'OIF, le pr&eacute;sident fran&ccedil;ais Emmanuel Macron, qui avait lui aussi largement plaid&eacute; pour la d&eacute;fense du fran&ccedil;ais dans le cadre du plurilinguisme lors d'un discours prononc&eacute; le 20 mars 2018.&nbsp;
Cette visite "nous a permis de lancer plusieurs pistes d'approfondissement dans diff&eacute;rents domaines que je consid&egrave;re comme des priorit&eacute;s de mon mandat, en particulier la jeunesse, l'&eacute;ducation et la formation, et le num&eacute;rique", a d&eacute;clar&eacute; Mme Mushikiwabo &agrave; l'issue de son entretien avec M. Macron.
"Nous devons &oelig;uvrer ensemble &agrave; ce que le plus grand nombre de jeunes aient un acc&egrave;s direct &agrave; une bonne connexion internet.Dans ce sens, nous allons &eacute;galement &oelig;uvrer pour r&eacute;pandre des contenus de qualit&eacute; en fran&ccedil;ais sur la Toile.Nous soutiendrons aussi les acteurs francophones dans les instances de r&eacute;gulation de l'internet", a-t-elle ajout&eacute; dans un discours au si&egrave;ge de l'OIF.
La cheffe de l'OIF s'est f&eacute;licit&eacute;e de l'essor du fran&ccedil;ais qui, avec 300 millions de locuteurs, est actuellement la cinqui&egrave;me langue la plus parl&eacute;e dans le monde, apr&egrave;s le chinois, l'anglais, l'espagnol et l'arabe.Le nombre de francophones devrait atteindre d'ici &agrave; 50 ans entre 477 &agrave; 747 millions de personnes, gr&acirc;ce au dynamisme d&eacute;mographique de l'Afrique, selon un rapport publi&eacute; &agrave; l'occasion de la Journ&eacute;e internationale.
"Le fran&ccedil;ais est de plus en plus une langue africaine, des pr&eacute;visions estimant m&ecirc;me que 85% des francophones vivront en Afrique en 2060", a rappel&eacute; la Rwandaise, confirmant son prochain d&eacute;placement pour Kinshasa, "en passe de devenir la premi&egrave;re capitale francophone du monde", devant Paris.&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Mais "la r&eacute;alisation de ces pr&eacute;visions d&eacute;pend, bien s&ucirc;r, de l'acc&egrave;s &agrave; l'&eacute;ducation, et de la qualit&eacute; de l'enseignement du fran&ccedil;ais et en fran&ccedil;ais", a-t-elle rappel&eacute;.

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