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Les Camerounais élisent dimanche leurs députés et conseillers municipaux, des scrutins que devrait emporter confortablement le parti de l'inamovible président Paul Biya dans un pays en proie à de violents conflits, séparatiste dans l'Ouest anglophone et contre les jihadistes dans le Nord.

Les r&eacute;gions peupl&eacute;es par la minorit&eacute; anglophone, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, o&ugrave; militaires et groupes arm&eacute;s ind&eacute;pendantistes s'affrontent depuis trois ans, connaissent une "hausse des homicides (...) &agrave; l'approche des &eacute;lections", selon Amnesty international.
Ces combats, mais aussi les exactions et crimes commis par les deux camps selon les ONG, ont fait plus de 3.000 morts depuis 2017 et forc&eacute; plus de 700.000 personnes &agrave; fuir leur domicile.
Dans ces deux r&eacute;gions, o&ugrave; seulement 5% et 15% des inscrits avaient vot&eacute; &agrave; la pr&eacute;sidentielle de 2018 en raison de l'ins&eacute;curit&eacute; et du boycottage par les partisans de l'ind&eacute;pendance, des groupes arm&eacute;s ont appel&eacute; les populations &agrave; ne pas voter et font tout pour les en dissuader, laissant redouter des violences dimanche.

- S&eacute;paratistes anglophones dans l'Ouest -

Yaound&eacute; a r&eacute;cemment d&eacute;p&ecirc;ch&eacute; des centaines de soldats en renfort.&nbsp;
"L&rsquo;arm&eacute;e du Cameroun s&rsquo;est livr&eacute;e &agrave; un regain de violence ces derni&egrave;res semaines, qui a donn&eacute; lieu &agrave; des dizaines d&rsquo;homicides et contraint des milliers de personnes &agrave; quitter plusieurs zones des r&eacute;gions anglophones", assure Amnesty international, accusant aussi les s&eacute;paratistes arm&eacute;s de "continuer &agrave; perp&eacute;trer des crimes graves".

- Boko Haram dans le Nord -

Des inqui&eacute;tudes planent &eacute;galement sur la s&eacute;curit&eacute; des bureaux dans la r&eacute;gion de l'extr&ecirc;me-Nord, o&ugrave; les attaques du groupe jihadiste Boko Haram se sont intensifi&eacute;es ces trois derniers mois.
Ailleurs, dans ce pays d'Afrique centrale, o&ugrave; 75% de la population a moins de 35 ans et n'a connu qu'un seul pr&eacute;sident, Paul Biya, 86 ans dont 37 au pouvoir, le double scrutin ne d&eacute;cha&icirc;ne pas les foules.
L'un des deux principaux partis d'opposition, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, adversaire malheureux de Paul Biya &agrave; la pr&eacute;sidentielle de 2018, boycotte le scrutin.Le Rassemblement d&eacute;mocratique du peuple&nbsp;camerounais (RDPC) de M. Biya est quasiment assur&eacute; de rafler la mise une nouvelle fois - il jouit d&eacute;j&agrave; d'une majorit&eacute; &eacute;crasante &agrave; l'Assembl&eacute;e nationale: 148 si&egrave;ges sur 180.
"Nous pouvions avoir quelque si&egrave;ges de d&eacute;put&eacute;s et quelques conseillers municipaux mais en quoi est-ce qu'on influencerait le cours des &eacute;v&eacute;nements au Cameroun ?", a comment&eacute; r&eacute;cemment M. Kamto pour l'AFP.

- Opposition divis&eacute;e -

Autre enjeu, celui du futur visage de la contestation: "Etant donn&eacute; que le MRC n'est pas l&agrave;, qui sera le premier parti d'opposition?", se demande St&eacute;phane Akoa, chercheur &agrave; la fondation Paul Ango Ela.
Les candidats d'une myriade de partis d'opposition - 49 en comptant les deux scrutins - encha&icirc;nent les d&eacute;bats et les grands oraux sur les cha&icirc;nes d'information.
Les regards se tournent vers le premier parti d'opposition repr&eacute;sent&eacute; dans l'Assembl&eacute;e sortante, le Social Democratic Front (SDF), qui compte actuellement 18 d&eacute;put&eacute;s.Apr&egrave;s avoir h&eacute;sit&eacute;, il a finalement d&eacute;cid&eacute; de participer au scrutin.
Mais le SDF, plut&ocirc;t implant&eacute; dans les zones anglophones, est sous la pression des mouvements ind&eacute;pendantistes qui lui reprochent de pr&eacute;f&eacute;rer une solution f&eacute;d&eacute;raliste, que rejette M. Biya, et de participer au scrutin.
Le SDF doit &eacute;galement faire face &agrave; la concurrence du Parti camerounais pour la r&eacute;conciliation nationale (PCRN) du jeune opposant Cabral Libii, arriv&eacute; troisi&egrave;me &agrave; la pr&eacute;sidentielle de 2018 et candidat aux l&eacute;gislatives dans le centre du pays, dans une r&eacute;gion dont il est originaire et o&ugrave; il part favori.
En l'absence de risque pour la majorit&eacute; au parlement, la presse se focalise sur les mairies.Certaines grandes villes, dont Douala, la capitale &eacute;conomique, pourraient ainsi passer &agrave; l'opposition.

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