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Pas de répit au Soudan, après deux mois de combats

Pas de répit après deux mois de combats au Soudan

L'armée soudanaise accuse les paramilitaires d'avoir "assassiné" le gouverneur du Darfour-Ouest

Soudan: 11 morts dans des heurts tribaux au Darfour

Soudan: 11 morts dans des heurts tribaux au Darfour (source médicale)

Soudan: une nouvelle tuerie fait plus de 60 morts au Darfour

Quelques 500 hommes armés ont mené un raid meurtrier contre un village habité par des agriculteurs issus de tribus africaines tuant 60 d'entre eux au Darfour, où le nouveau gouvernement va envoyer la troupe pour enrayer cette violence endémique.

Il s'agit de l'incident le plus sanglant d'une s&eacute;rie qui s'est produite la semaine derni&egrave;re dans plusieurs parties du Darfour,&nbsp;dans l'ouest du Soudan, o&ugrave; depuis des ann&eacute;es des violences opposent sur la question sensible des terres et de l'eau les tribus nomades arabes aux agriculteurs issus de tribus africaines.
Selon l'ONU, les 500 hommes arm&eacute;s ont attaqu&eacute; samedi la localit&eacute; de Masteri, &agrave; 48 km de la capitale provinciale d'El Geneina, au Darfour-ouest, tuant plus de 60 personnes, en majorit&eacute; de la communaut&eacute; Masalit, et en blessant 60 autres.
Plusieurs maisons dans le nord, le sud et l'est du village ont &eacute;t&eacute; pill&eacute;es et br&ucirc;l&eacute;es ainsi que la moiti&eacute; du march&eacute; local, a indiqu&eacute; dimanche le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'Onu &agrave; Khartoum.
"Il s'agit du dernier d'une s&eacute;rie de 7 incidents violents entre le 19 et 26 juillet, laissant des dizaines de morts et de bless&eacute;s et qui se sont traduits par des villages et des maisons br&ucirc;l&eacute;s ainsi que des march&eacute;s et des magasins endommag&eacute;s" dans cet &Eacute;tat, a pr&eacute;cis&eacute; l&rsquo;ONU.
Selon l&rsquo;organisation internationale, "cette escalade de la violence dans diff&eacute;rentes parties du Darfour provoque des d&eacute;placement de population et met en danger la saison agricole", qui co&iuml;ncide avec la saison des pluies.
Dans les cinq Etats du Darfour, 2,8 millions de personnes souffrent de la faim dont 545.000 dans le seul Etat du Darfour-Ouest.&nbsp;
Au Darfour-Sud, au moins vingt paysans avaient &eacute;t&eacute; tu&eacute;s vendredi par des hommes arm&eacute;s alors qu'ils revenaient sur leurs champs apr&egrave;s plus de 15 ans d'absence, selon un chef de tribu locale.
Les paysans tu&eacute;s vendredi avaient &eacute;t&eacute; autoris&eacute;s &agrave; revenir sur leurs terres au terme d'un accord conclu il y a deux mois sous l'&eacute;gide du gouvernement avec ceux qui s'y &eacute;taient install&eacute;s durant le conflit au Darfour.
- Minorit&eacute;s marginalis&eacute;es -
Face &agrave; cette situation, le Conseil de d&eacute;fense et de s&eacute;curit&eacute;, la plus haute instance de s&eacute;curitaire du pays, s'est r&eacute;uni.
"Nous devons utiliser la force pour prot&eacute;ger les citoyens et leurs propri&eacute;t&eacute;s.Les forces de s&eacute;curit&eacute; vont &ecirc;tre envoy&eacute;es de Khartoum dans les r&eacute;gions o&ugrave; se produisent des troubles pour assurer la s&eacute;curit&eacute; des habitants", a d&eacute;clar&eacute; dans un communiqu&eacute;&nbsp;le ministre soudanais de l'Int&eacute;rieur Eltrafi Elsdik.
Ce conflit, qui a &eacute;clat&eacute; en 2003 entre le r&eacute;gime &agrave; majorit&eacute; arabe d'Omar el-B&eacute;chir et des insurg&eacute;s issus de minorit&eacute;s ethniques s'estimant marginalis&eacute;es, a fait des centaines de milliers de morts et des millions de d&eacute;plac&eacute;s selon l'ONU.&nbsp;
Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, il a baiss&eacute; en intensit&eacute; et, en 2019, l'autocrate Omar al-B&eacute;chir a &eacute;t&eacute; renvers&eacute; par l'arm&eacute;e sous la pression de la rue.
Le nouveau gouvernement, issu d'un accord entre militaires et meneurs de la contestation, a entam&eacute; en octobre 2019 des pourparlers pour un accord de paix avec des groupes rebelles et ainsi mettre un terme aux conflits dans les r&eacute;gions du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil Bleu.
Mais une violence end&eacute;mique demeure en raison des conflits relatifs &agrave; la terre, selon Adam Mohammad, expert de la r&eacute;gion.
"La question de la terre est l'une des causes du conflit et elle demeure car durant la guerre, les paysans ont fui leurs terres et leurs villages pour aller dans des camps et des nomades les ont remplac&eacute;s et s'y sont install&eacute;s", affirme-t-il &agrave; l'AFP.