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Niger: incidents lors d'une manifestation de soutien aux militaires putschistes

Des incidents se sont produits lors d'une manifestation jeudi à Niamey, où des personnes réunies pour soutenir les militaires putschistes qui ont renversé le président nigérien Mohamed Bazoum brandissaient des drapeaux russes et scandaient des slogans anti-français, ont constaté des journalistes de l'AFP.

AFRICA RADIO

27 juillet 2023 à 17h36 par AFP

Une manifestation de soutien aux putschistes a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans la capitale, Niamey, devant l'Assemblée nationale. Parmi elles, des jeunes se sont rendus au siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), à quelques kilomètres du rassemblement, où ils ont pillé l'immeuble et mis le feu à des voitures garées sur le parking. "Nous sommes entrés à l'intérieur, nous avons tout cassé, les policiers qui étaient de garde ont fui", a crié l'un des manifestants. Pendant la manifestation, un véhicule a foncé dans la foule avant d'être endommagé et son conducteur molesté, selon un journaliste de l'AFP. Un député qui participait à la manifestation a essuyé des jets de pierres, puis a été exfiltré par d'autres manifestants. Dans une foule parsemée de drapeaux russes, des jeunes criaient, "A bas la France, vive la Russie !" Ils étaient regroupés derrière Issouf, garagiste, qui affirmait que "la France n'a pas su gérer nos problèmes, on a besoin de prendre notre propre destin en main !" La Russie s'est rapprochée du Mali et du Burkina Faso dirigés par des militaires putshistes qui ont exigé le départ des troupes françaises, toujours présentes au Niger avec 1.500 hommes. A Dosso, ville située à une centaine de kilomètres au sud-est de Niamey, "des centaines" de manifestants pro-putschistes ont également sillonné les rues avant de tenir un meeting, a affirmé l'un des organisateurs, Hassane Bagué. Les partenaires du Niger, dont les Etats-Unis, la France, et l'ONU, ont condamné le coup d'Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu, au pouvoir depuis 2021. M. Bazoum était toujours séquestré jeudi avec sa famille dans sa résidence officielle à Niamey, mais se porte bien, selon ses proches. La Russie, où se tient actuellement le second sommet Russie-Afrique, a souhaité sa "libération rapide", appelant les deux parties "à s'abstenir de recourir à la force et à résoudre toutes les questions litigieuses par un dialogue pacifique et constructif".