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Soudan: le chef de l'armée apparaît pour la première fois hors de son QG

Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, est apparu jeudi pour la première fois hors du quartier général de l'armée à Khartoum où il était retranché depuis le début de la guerre contre les paramilitaires, en avril, selon des vidéos diffusées par l'armée.

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24 août 2023 à 16h51 par AFP

Certaines images, tournées de nuit, le montrent s'adressant à ses troupes sur la base de l'armée de l'air de Wadi Sidna, au nord de Khartoum. "Nous combattons pour le Soudan, ni pour une personne ni pour un parti", déclare-t-il, selon celles-ci. D'autres le montrent le matin, au milieu de civils à Omdourman, quelques kilomètres plus au sud, où des combats ont été signalés par des habitants dans l'après-midi. L'AFP n'a pas pu vérifier ces images de façon indépendante mais son département de fact-checking a pu établir qu'elles n'avaient pas été diffusées précédemment sur les réseaux sociaux. Précédemment, les rares images du général Burhane avaient toutes été tournées au QG de l'armée à Khartoum, dont militaires et paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo se disputent le contrôle. Cette démonstration de force de l'armée --cantonnée à ses bases dans Khartoum où les paramilitaires contrôlent les zones résidentielles-- intervient au cinquième jour de combats cruciaux. Depuis dimanche, les FSR tentent de ravir à l'armée la vaste base des forces blindées d'al-Chajara, dans le sud de la capitale. Les combats font également rage dans d'autres Etats du Soudan, notamment au Darfour (ouest), où les FSR ont annoncé un nouveau coup porté à l'armée. Après avoir obtenu l'allégeance de différentes tribus arabes et d'un groupe rebelle, elles ont annoncé que plus de "2.500" combattants du mouvement de Malik Agar les avaient rejoints mercredi soir. M. Agar, ancien rebelle, a récemment été nommé par le général Burhane numéro deux du pouvoir militaire en remplacement du général Daglo. La guerre a fait près de 5.000 morts, selon l'ONG ACLED. Mais le bilan réel serait supérieur car de nombreuses zones du pays sont totalement coupées du monde, des corps jonchant les rues sont inaccessibles et les deux camps refusent de communiquer leurs pertes. En quatre mois, plus de 4,6 millions de personnes ont été forcées de fuir et selon l'Unicef, "plus de 700 enfants deviennent des déplacés de guerre à chaque heure qui passe". En outre, plus de 9,4 millions d'enfants manquent d'accès à de l'eau potable et 3,4 millions d'enfants de moins de cinq ans risquent de contracter des diarrhées et le choléra, a regretté jeudi l'Unicef.