Improbable. 70 heures de garde à vue à cause de Kaaris : accusé à tort, un couple invité à son concert en dédommagement

Actus. Un couple s'est retrouvé en garde à vue pendant trois jours en raison d'une mauvaise interprétation des paroles de Kaaris. Retour sur une histoire absurde et rocambolesque où un morceau de rap devient la bande-son d’un malentendu judiciaire.

Improbable. 70 heures de garde à vue à cause de Kaaris : accusé à tort, un couple invité à son concert en dédommagement
Ici, un extrait du clip "Zoo" de Kaaris. - Extrait du clip "Zoo"

Vous êtes tranquillement en voiture, la playlist à fond, et vous vous donnez un concert privé sur du Kaaris. C’est votre moment, personne ne peut vous juger, non ? Eh bien si. Imaginez que cette scène anodine vous conduise… en garde à vue. C’est précisément ce qu’a vécu un couple parisien après que des témoins ont confondu leur autoradio avec des menaces.

Le titre "Rafaler", issu du répertoire musclé de Kaaris, a été au cœur de ce malentendu. Et si cela semble absurde, c’est pourtant bien réel. Le tout, raconté par Le Parisien, commence devant un restaurant israélien du XVIIe arrondissement de Paris.


Une simple chanson devient une menace imaginaire

Le 13 novembre, veille du match de football France-Israël, un homme ralentit en voiture pour laisser passer des piétons. Jusque-là, tout va bien. Sauf que l’autoradio joue "Rafaler" de Kaaris. Au cas où vous ne seriez pas familier de Kaaris, petit aperçu des paroles : 

 

Un volume trop élevé et des regards intrigués plus tard, certains témoins y voient une menace directe et signalent la scène aux autorités.

Résultat : le lendemain, la police intervient. Le conducteur, 49 ans, est interpellé en pleine rue. Sa compagne, greffière dans un tribunal, est elle aussi arrêtée à son domicile. Les deux passent près de trois jours en garde à vue. Leur crime ? Écouter du rap un peu trop fort.


La garde à vue : entre malaise et absurdité

Placés en cellule séparée, les interrogatoires se multiplient. Questions sur leur pratique religieuse, accusations de port de djellaba (selon les vidéos prouvant la tenue du conducteur : un pull noir et une parka kaki), et témoignages contradictoires des passants… Tout cela pour conclure, après 70 heures, qu’"aucun élément d’infraction n’est caractérisé".

Le couple sort traumatisé. "On a perdu 4 kilos chacun", racontent-t-ils. L'homme a même fait un malaise pendant sa détention. Sa femme résume leur calvaire : "Je comprends l’inquiétude dans ce contexte, mais on n’a rien à se reprocher."


Kaaris entre dans la danse

L’affaire, devenue virale sur les réseaux sociaux, parvient jusqu’à Kaaris. Le rappeur, habitué à des controverses moins… absurdes, a réagi avec une classe inattendue : il a invité le couple à son concert prévu à Paris La Défense Arena en janvier. 

Pour le couple, l’histoire n’est pas terminée : ils comptent porter plainte pour dénonciation calomnieuse et dysfonctionnement du service public. Mais d’ici là, ils auront au moins une anecdote (et des places VIP) pour raconter leur mésaventure sur un air de "Ça va rafaler".

 

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