Côte d'Ivoire : l'opposant Tidjane Thiam écarté de la présidentielle, dénonce un “déni de justice”

Actus. Le chef du principal parti d'opposition PDCI-RDA, Tidjane Thiam, a été radié mardi de la liste électorale par la justice qui a estimé qu'il avait perdu sa nationalité ivoirienne, une décision qui ferme la porte à sa candidature à la présidentielle du 25 octobre.

Côte d'Ivoire : l'opposant Tidjane Thiam écarté de la présidentielle, dénonce un “déni de justice”
Tidjane Thiam - Wikimedia commons

Avec ce jugement, qui n'est susceptible d'aucun recours, Tidjane Thiam rejoint d'autres opposants, comme l'ex-président Laurent Gbagbo, lui aussi absent de la liste électorale à la suite d'une condamnation judiciaire.

La justice "a estimé que M. Thiam avait perdu la nationalité ivoirienne quand il a acquis la nationalité française et donc elle a fait droit aux demandes des requérants et ordonné la radiation du président Thiam de la liste électorale", a expliqué Me Ange Rodrigue Dadjé, l'avocat de M. Thiam. 
Mardi soir, Tidjian Thiam a dénoncé dans un communiqué un "déni de justice indigne d'une démocratie", appelant la communauté internationale à soutenir "les électeurs ivoiriens dans leur quête d'élections libres et équitables". "La conjonction de tous ces éléments créé un environnement potentiellement dangereux pour notre pays. Je n'accepterai pas cette radiation qui est injuste, injustifiée et incompréhensible" a-t-il ajouté dans une déclaration plus tard dans la soirée. 

La question de la nationalité parasite la campagne du président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), la principale formation d'opposition depuis plusieurs mois.

Né en Côte d'Ivoire, Tidjiane Thiam a obtenu la nationalité française en 1987 et y a renoncé en mars, afin de se présenter à la présidentielle, un scrutin pour lequel un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs invoquaient l'article 48 du code de nationalité, datant des années 1960, qui indique que l'acquisition d'une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. "Il était de mon devoir, en tant que citoyen, de faire respecter la loi", a réagi Bernard N'Zi Kokora, l'auteur des poursuites. "S'il n'est pas ivoirien et qu'il n'est plus français, alors il est apatride. C'est une violation des engagements internationaux de la Côte d'Ivoire", a pour sa part dénoncé Me Mathias Chichportich, un autre avocat de M. Thiam, dans une déclaration transmise à l'AFP. 

Un "procès politique"  

L'entourage de Tidjiane Thiam dénonce depuis plusieurs semaines des "manoeuvres" orchestrées par le pouvoir pour l'écarter de la présidentielle. "Cette décision nous montre bien qu'on était dans un procès politique, à caractère politique. On a quitté le domaine de la justice, on va dans le domaine de la politique", a affirmé à l'AFP le chef des députés PDCI, Simon Doho. 
 "Quand la justice leur est favorable, elle est indépendante et quand elle 
ne l'est pas elle est instrumentalisée. Nous n'avons rien à voir avec cette affaire et nous n'avons pas de commentaires à faire sur les décisions de justice", a déclaré à l'AFP Mamadou Touré, porte-parole adjoint du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Tidjane Thiam avait été officiellement investi jeudi comme candidat du PDCI pour l’élection présidentielle d’octobre prochain. 
  

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